Depuis que les malaises de grossesse me laissent un peu tranquille (le premier trimestre fut un festival de migraines et autres petits bobos), je sors, je joue, je goûte à ces journées de soleil tout rond dans le ciel, de gris, de pluie et parfois de froid humide printanier chaque fois que j’en ai l’occasion!
C’est quand on met le nez dehors qu’on se rend compte que ça nous a manqué. Qu’on en a besoin. Vraiment. La lumière nous stimule, les mauvaises nuits de maman vannée s’effacent le temps d’un bol d’air… Bien sûr, il y a le boulot, les miettes de toasts sous la table, les soupers, les brassées… Mais, on oublie parfois que de tasser ces petites pauses-nature, c’est un peu aller contre notre nature justement!
Si nos enfants ne sont pas faits pour être « encabanés », pourquoi en serait-il autrement pour nous? Parce qu’on n’a pas toujours le temps? Parce qu’on est fatigués? Parce que ce n’est pas « raisonnable »?
Il suffit de se livrer à l’exercice (un petit 15 minutes dehors par-ci par-là) pour constater à quel point l’énergie semble renaître de ses cendres, un peu comme une plante qui prendrait racine au bout de nos orteils et qui croîtrait jusqu’à la pointe de nos cheveux!
« Tu as l’air bien… », que mon chéri m’a dit, récemment.
Oui, c’est vrai. Je suis bien. Je suis bien quand je suis présente dans le moment avec lui, avec mon enfant et, la plupart du temps, ça se produit au grand air, entourée d’arbres, de vert, de gazon encore mouillé et de terre détrempée.
C’est tout simplement que, lorsque je reste chez moi, je ressens l’appel du travail, de la rédaction, des réseaux sociaux. Il faut littéralement que je dresse une barrière avec le monde virtuel et je n’y arrive qu’ en courant derrière un chariot, en pédalant, en poussant une balançoire ou tout simplement en marchant dans un sentier avec une petite main au creux de la mienne. Impossible à porter, ce portable d’ordinateur, justement (même la version mince comme une feuille)!
Le téléphone? Quand j’ai assez de courage, je le ferme. Pas disponible. Pas maintenant. On se retrouvera plus tard.
Je reviens tout juste de vacances-éclairs avec ma petite famille. On a flâné sur les plages du Maine et fait quelques haltes urbaines. Je me rends compte que, ce qui nous a fait du bien, ce n’était pas tellement la destination, mais plus le fait que, pour une fois, on s’accordait le droit d’être dehors longtemps!
On a été branchés sur ce qui nous plaisait le plus à tous les trois, pas seulement à notre petite mam’zelle. On a pensé en termes de « nous » et le résultat a été plutôt spectaculaire. C’était divin comme escapade et je ne suis même pas allée au spa! On a tout simplement troqué les grandes attractions pour les plaisirs simples. C’est de ça dont on avait besoin.
Ce fut une ronde à la fois calme et revigorante de balades au bord de l’eau, de multiples sauts dans les terrains de jeu, de promenades dans les petites villes portuaires rencontrées à la manière des backpackers, version parents. Dieu merci, fille adore être en poussette, en autant qu’on lui fasse la conversation (et qu’on la fournisse en collations…)
Quand je reste ici, l’entraînement à l’extérieur est un bon moment pour ralentir mon cerveau qui roule à cent à l’heure. Des trucs pour que mon enfant y trouve aussi son compte?
- Elle m’accompagne au Cardio-Poussette, mais elle sait que je ne ferai pas la musculation sur tapis de yoga. De toutes façons, ma bedaine de 28 semaines en a bien assez de la partie cardio… On joue dans le parc après. Moment pour maman suivi d’une période-cadeau pour elle.
- Je ne regarde pas l’heure. On y va à l’instinct. On est fatiguées? On part. On a faim? On va manger. On a froid? On rentre. Le simple fait de regarder mon téléphone bousille tout.
- On varie les plaisirs. On a la chance d’avoir un immense parc au bord de l’eau et, à ce temps-ci de l’année, la nature se réveille. Il y a les canards, les galets à lancer à la surface de la rivière, les cocottes à collectionner ou à mettre dans une soupe (???), les cris d’oiseaux à identifier…
- On pique une VRAIE jasette ensemble. Je ne me contente pas de simples questions un peu vides pour me donner bonne conscience alors que mon esprit est occupé ailleurs, là !(Honnête, je suis). Non. Je me concentre sur ce qui l’intéresse et on discute de la vie, on refait le monde… « Pourquoi tu m’aimes? » « Qu’est-ce qui est écrit près de l’eau, sur le panneau? » « La fée des étoiles, elle est grosse (dans le sens de grande) ou petite? » « Quand je serai grande, est-ce que je pourrai aussi avoir des enfants? » « Vas-tu aimer mon petit frère aussi, pourquoi? »
Fait étrange, ma fille ne s’ennuie jamais dehors. Elle ne cherche jamais quoi faire. Les stimulations sont trop abondantes et, à la fois, assez isolées les unes des autres pour qu’elle les savoure une à la fois.
Oui, les minous de poussière restent sur le plancher. Le lavage ne se fait pas (car l’avant-midi y passe souvent en entier), on ne mange pas toujours du risotto ou des muffins maison à la courgette… Mon comptoir de cuisine, qui était un vrai chantier après le déjeuner RESTE un vraie chantier. Jusqu’à 16h00…
Et alors?
Vous en avez, vous, des petits moments-nature-cœur-tendre avec vos minis?
Pascale xx
Demain, Naissance Renaissance Estrie se prononce.
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