La techno et moi, c’est une vieille histoire. On entretient une relation amour-haine depuis des lustres.
Quand j’étais enfant, il n’y avait pas d’ordinateur à la maison. Ce n’est que lorsque j’ai fait mon entrée au secondaire que nous avons eu le privilège « d’avoir accès au progrès »…
Secondaire 3. Ma mère insiste pour que je m’inscrive au cours d’informatique plutôt que de prendre l’option théâtre. « C’est l’avenir, tu n’as pas vraiment le choix si tu veux avoir un bon emploi plus tard! », qu’elle m’a dit. Ma mère avait raison, bien entendu. C’est ce qui rendait la chose encore plus insupportable.
J’ai fait mon cours, mais je me suis jurée que l’informatique ne l’emporterait pas au paradis! C’est que, voyez vous, je suis de ces personnes qui optent sans hésiter pour quelque chose de beau plutôt que pour quelque chose d’utile. « Pourquoi veux-tu apprendre l’italien alors que l’espagnol est la 3e langue la plus parlée dans le monde? » Les esprits logiques me rebutent, mais j’imagine que je les exaspère.
Bref, passons. Il y a quelques jours, je me suis permis de faire un « pétage de bâtons » concernant le lien de dépendance que mon chéri semble entretenir avec son ordinateur, son téléphone, sa tablette ou tout autre patante à écran ou à fil ayant besoin d’être branchée. Parce que ça a l’air que ces gadgets telllllllement performants ont encore besoin d’une source d’énergie extérieure à leur propre petite boîte pour se recharger! Et on ose qualifier cette technologie « d’avancée »? Remarquez ici ma très grande mauvaise foi.
Que voulez-vous, je déteste partager ma bonne compagnie avec un truc sur lequel on tape frénétiquement, comme si notre vie en dépendait, alors que je n’ai pas eu le temps d’avaler mon premier café. Le simple fait d’avoir un ordinateur sur la table, entre mon verre de jus d’orange et le pot de beurre de peanut, suffit pour faire augmenter ma pression artérielle. La vitesse avec laquelle les doigts courent sur le clavier, l’intensité des « espaces », la détermination des « enter », les expressions qui passent sur le visage du « possédé » comme autant de nuages dans notre cuisine, ça me met dans un état de nerfs! Je me visualise en train de « pitcher » la chose à travers notre porte-patio. Vous savez, à la manière du lancer du disque, question de conférer au geste tout son caractère théâtral…
Qualifiez-moi de rétrograde si vous voulez, mais j’ai beaucoup de mal à supporter cette différence de rythme mental dans une même pièce! Pendant que l’un mange paisiblement sa toast, l’autre a les neurones « à spin » en travaillant sur écran ou en jurant intérieurement à la lecture d’un courriel porteur de mauvaises nouvelles. C’est probablement égoïste, mais je n’ai nullement envie de bousiller ce moment de détente matinal par « contamination croisée »!
Hypersensibilité, exigences élevées? Peut-être. J’imagine que j’ai le stress facile. Surtout si j’ai l’impression que notre enfant est en train d’enregistrer chacun de nos gestes d’adultes corrompus (trop tard!) dans son petit cerveau pur et sans taches de chérubin…
Sauf que, je sais très bien qu’une demi-présence, ça vaut mieux que pas de présence du tout! Il y a quand même des avantages au décloisonnement des espaces « maison-travail »…
Considérez mon niveau d’intolérance comme un bon indicateur quant au lancement officiel de la saison des nez qui coulent sous notre toit… Comble du malheur, on a fermé les machines à crème glacée chez Chocolats favoris…
Toutefois, au Mc Do ce matin, on m’a remis mon café dans un tout nouveau verre rouge-Nowëll. Il y a donc de l’espoir!
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Wow! Que j’aime cet article!
Lise