La gentillesse, une faiblesse?!

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Demain, vous ne le saviez peut-être pas, mais c’est la journée internationale de la gentillesse! Euh…,  “de quessé?” Bien oui, ça a l’air qu’on a jugé bon de créer un mouvement de masse sous le thème de cette qualité dont l’importance me paraissait déjà cruciale! D’origine anglo-saxonne, ce mouvement a ensuite été lancé en France par Psychologies magazine en 2009.

J’avoue avoir été décontenancée par cet engouement médiatique autour de la gentillesse alors que je séjournais en France pour une partie de l’année. La petite Québécoise en moi ne comprenait pas; je goûtais au choc culturel à petite échelle.

C’est que, voyez-vous, je me disais que la gentillesse, par définition, n’avait aucunement besoin d’être moussée! Pourquoi vouloir lui redonner ses lettres de noblesses, alors que parmi les qualités que devrait posséder le prototype de l’être humain digne de respect en ce monde, et bien, la gentillesse se trouve bien en haut de la liste!

À moins d’être la seule bizaroïde au coeur tendre, dans mon livre à moi, il est impossible de voir la gentillesse de manière négative. Pourtant, il semble qu’ailleurs dans le monde, cette notion est associée à une forme de naïveté, pire, à de la faiblesse! Êtes-vous en train d’avaler votre gorgée de café de travers ou suis-je la seule à faire de grands yeux de poisson mort à la lecture d’une telle aberration?!

Quoi qu’il en soit, j’ai eu envie de partager avec vous mon éloge de la gentillesse, version made in Quebec (sans prétention aucune, car ceci n’est en rien une guerre entre cultures qui se respectent.)

La gentillesse est une force et non l’inverse! Elle est un atout dans la vie, puisqu’elle est source de rassemblement. Elle se cache derrière un sourire, une poignée de main, le temps que l’on prend pour dire “je t’aime” de mille et une façons.

La gentillesse porte plusieurs noms. Elle se nomme civisme, quand on cède notre place à une personne enceinte dans les transports en commun plutôt que de regarder le plancher, étouffé par notre zone de confort.

Elle prend la forme de l’homme qui sort de sa voiture, le lendemain d’une tempête, pelle à la main pour nous aider à “déterrer” la nôtre. Il sera en retard, la chemise trempée, la cravate froissée, mais il aura fait l’expérience de la reconnaissance avant 8h00 du mat, ce qui, en soi, n’a pas de prix.

Elle est derrière le conducteur qui ralentit, par respect de la vie, de l’ami qui, même occupé, a toujours le temps pour un café, du conjoint compréhensif qui laisse de côté sa propre colère parce qu’il sait qu’un amour comme celui-là vaut bien plus que tout le reste…

La gentillesse est le glorieux stigmate des personnes sages et évoluées, parce qu’elle est signe de maturité. Alors que l’enfant bouscule et frappe, que l’adolescent glisse dans les confins de l’intimidation, l’adulte, le vrai, tend la main, rassure, réconforte et se porte au secours des plus petits que lui, parce qu’il a la violence en horreur, parce que l’abus, sous toutes ses formes, lui donne mal au coeur.

Bonne journée de la gentillesse! Et souriez, on vous regarde…

Pascale Clavel
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