Il y a longtemps que je souhaitais parler de conciliation travail-famille sur Un Autre Blogue de Maman… Et la vie a mis sur mon chemin une personne des plus inspirantes afin d’aborder ce sujet avec doigté, mais surtout, beaucoup d’humanité…
Voici une toute première réflexion de Josée Godbout, mère entrepreneure (ma nouvelle collaboratrice!). Gageons qu’elle saura vous toucher comme elle l’a fait lors de notre première rencontre… Et non, ce n’est pas une liste de trucs pour garder le cap durant nos semaines de fous, mais bien une première envolée philosophique à méditer, question de se donner une pause dans cette course effrénée qu’est souvent la vie de mère et de travailleuse…
“Comme c’est le cas de plusieurs femmes, il est facile pour moi d’oublier de me mettre au centre de ma vie. Mes nombreuses priorités passent souvent avant moi ( avec les enfants, les clients, le chéri, les engagements, les tâches de la maison, la business, les employés, etc.) Même si je sais très bien comment faire autrement, je me fais encore happer par le tourbillon.
Pour moi, le leadership au féminin passe donc par la reprise du pouvoir que j’ai sur ma vie au quotidien, par mes priorités et par mes valeurs. Difficile d’être un bon leader si je ne me suis pas nourrie moi-même.
Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’étais à San Francisco pour une formation professionnelle qui se nommait « Quest ». Nous devions avoir une thématique spécifique et un titre pour notre « quête ». Pendant une séance de méditation, tout ce qui me venait ce matin-là, c’était : « C’est l’temps d’être mère ». Je n’arrivais pas à comprendre que ça devait être ma quête du moment. La formatrice, à mon grand étonnement, m’avait alors dit : « Être mère, n’est-ce pas là le meilleur moyen de faire preuve de leadership? ». Hum… avec du recul, oui en effet.
Même encore plus que je ne l’aurais cru. J’apprends encore ce que je considère être la base du leadership, soit commencer par soi, ne pas s’oublier et faire preuve d’une influence positive envers soi-même.
Cette influence sur soi-même et sur les autres, cette reprise du pouvoir est recherchée par tant de femmes… depuis longtemps.
C’est d’ailleurs un grand thème dans notre culture. La femme, comme groupe identitaire, est passée par une étape qui s’approche de la revendication (qui en était par moment et qui en est encore parfois). Pour moi, c’est la phase ado de l’évolution. Pour entrer dans la phase adulte et d’individuation ou de maturité, la reprise de pouvoir se fait plutôt en se basant sur la conscience de ses gestes et de son impact en partant de soi, de son noyau, pour ensuite irradier vers les proches, et s’étendre ensuite à son milieu de travail, à sa communauté…
Depuis quelque temps, nous entendons parler de plusieurs groupes de femmes professionnelles, de mères en affaires, de femmes leaders, etc. Ces groupes, ces ateliers, ont la cote. Il y a deux ans, quand j’ai conçu un programme spécifiquement pour ce groupe, il y en avait beaucoup moins.
Est-ce une mode passagère?
Je crois plutôt que cette tendance parle d’un besoin réel qu’ont les femmes de se réapproprier pleinement leur pouvoir.
Je crois que comme femmes, nous avons toutes besoin de se tenir et d’être solidaires dans cette quête d’équilibre qui ne s’atteint qu’en étant un leader solide dans sa propre vie, et en s’incluant dans celle-ci. Dans le monde des affaires, beaucoup de femmes ont appris à être des leaders de façon masculine, en utilisant le côté yang de l’énergie de direction. Je recherche maintenant à mettre mon énergie féminine au service, à être un leader de façon plus intuitive et douce, en tenant compte davantage des facteurs humains et en commençant par moi. Je sens que les femmes en affaires cherchent des modèles de leadership féminin pour se donner la permission encore plus et encore mieux, de mettre leur leadership à l’image de la femme qu’elles sont. C’est en utilisant la sensibilité, la vulnérabilité, l’intuition, la communauté comme leviers au lieu de la force, de l’intransigeance et l’action brute que nous pouvons unir ces forces. Nous portons la matrice qui permet de créer la vie, qui rend possible l’union du germe mâle et femelle. C’est nous qui réalisons cette alchimie dans nos corps, qui transformons en vie la rencontre du côté mâle et du côté femelle. Pourquoi ne deviendrions-nous pas porteuses de cette nouvelle façon de faire des affaires ? Un savoir-être qui tient compte autant des forces féminines que masculines, mais en commençant par notre sensibilité de femme?
« Ce n’est pas la vie qui nous pèse, mais la façon dont nous en assumons la charge. »
(Elisabeth Potier)
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