Le miracle de la vie, prise 2

On a tous en tête l’image d’un enfant idéal quand on décide de se lancer dans l’aventure. Pour la première fois, je veux dire. Puis, vient le moment où l’enfant naît, alors on réajuste nos attentes, on troque notre enfant fantasmatique pour notre vrai bébé, notre rêve devenu réalité. Du moins, c’est ce qu’on dit.

Mais qu’en est-il du petit 2e? Ou du benjamin d’une fratrie de 3?

Je suis en plein dans le désir urgent d’enfant. Le 2e, évidemment. Et je n’ai pas l’impression que je le vis bien bien différemment si je me replonge dans mes aspirations maternelles de débutante. Outre ce nouveau sentiment de confiance (illusoire, parce que chaque grossesse vient avec son lot de surprises), j’ai l’impression de patauger dans la même exaspération exponentielle au fur et à mesure que les jours s’écoulent. Les semaines prennent aussi un malin plaisir à s’égrener à la vitesse d’un escargot en hibernation; j’ai le temps de mourir d’impatience au moins 4 fois avant de pouvoir (enfin) faire pipi sur le fameux petit bâton diseur de bonne aventure qui m’annoncera enfin le début de mon fabuleux destin.

Tout comme pour Bébé-Princesse-Rose-Petit-Chat, il faudrait que je tombe enceinte tout de suite, que ce soit pour hier! Je veux un bébé là, là, là, O.K., la Vie, alors arrête de niaiser puis fait en sorte que le gâteau lève, qu’un spermato plus futé trouve son chemin, que les astres s’alignent pour que je puisse faire une p’tite danse du printemps afin de célébrer le renouveau en soulevant des mottes de gazon jaune dans mes plates-bandes!

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Source : Best Animations

Respirons un bon coup. Je sais, je n’ai pas d’allure… Ma petite peipeine peut s’apparenter à de  l’égoïsme face à toutes ces femmes qui souhaitent tomber enceintes et pour qui ça ne marche pas. En plus, j’ai remis la machine en marche depuis environ une seconde et quart, alors… Je me dis que quand ma tête part en vrille comme ça, je devrais penser à ma grande  fille bien vivante qui est bien là, elle, et qui n’a rien d’un rêve de boucane que l’on se crée quand les hormones hurlent à la procréation, quand elles se la jouent survie de l’espèce!

Il faut dire que j’ai attendu longtemps avant de voir la maternité en deux temps, avant de vouloir doubler le plaisir. Je voulais vivre tranquillement ma première fois et aussi, attendre d’avoir refait le plein d’énergie, d’avoir accumulé assez de vitamines de sommeil pour repartir sur un beat de vacances avec, comme toile de fond, un ciel tout plein de soleil comme dans une pub de remède contre le rhume…

Oui, mais là, j’ai assez attendu! Et, je ne sais pas pour vous, mais personne ne m’avait dit que la trentaine, ça pouvait aussi être une explosion de saveurs côté hormonal! Sujet pas tellement glamour, je sais, mais après avoir parlé de pipi, tsé… Sans les contraceptifs oraux, sans rien du tout, j’ai fait la rencontre d’une nouvelle moi : celle qui a mal au coeur ET mal à la tête ET mal au ventre… Sans compter mes moments « homard thermidor » où j’ai l’impression de bouillir de l’intérieur (au propre comme au figuré!)

J’ai comme un élan de sympathie  pour les amours de ma vie qui vivent sous le même toit que moi en ce moment…

Je n’avais pas tellement prévu le coup, je dois dire… Comme quoi, peut-être qu’il ne faut pas trop planifier, trop calculer? Peut-être qu’on devrait juste se lancer et faire des enfants dans la légèreté et l’allégresse? Peut-être que j’aurais dû faire comme mes copines plus pragmatiques et aligner mes deux premiers serrés pour vivre sur la Planète Couche-Culotte une seule fois avant de passer à autre chose?

Nannnh… À bien y penser, je préfère apprivoiser la version mi-trentenaire pas-parlable-pas-endurable de moi-même… Puis, voyons ça comme un avant-goût de la grossesse et de ses nombreuses variantes sauce aigre-douce… Prête, pas prête, j’y vais!

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Pascale Clavel
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