Qu’est-ce que ça change?

Je suis une mère. Donc, par définition, je suis une mère “à temps plein”. J’ai des copines qui vont bientôt joindre mon club. À lire : elles auront elles aussi un enfant. Je me suis alors demandé ce qui changeait lorsqu’on devenait parent. Vous allez me dire que tout change ou presque! C’est vrai que le quotidien tel qu’on le connaissait devient chose du passé. Les grasses matinées, les soirées où on se couche tard juste pour le fun, le temps que l’on passe avec son soi-même quasi inexistant…. Je pense qu’on connaît la chanson.

Mais devenir parent, ce n’est pas seulement un réaménagement de son calendrier, ce n’est pas seulement une nouvelle gestion de son temps ou une routine que l’on réinvente jour après jour; c’est un véritable état d’esprit!

Je me rends compte que j’aurais pu définir la paternité et la maternité en une seule ligne : on ne peut plus se permettre d’être irresponsable. Certains appellent ça devenir adulte, mais c’est tellement un concept vague aujourd’hui que je préfère m’abstenir de faire une telle association.

Alors, qu’est-que ça change, avoir un enfant? Bien concrètement, j’ai le souci constant de faire de mon mieux, de donner l’exemple, d’être cohérente (faites ce que je dis, parce que je le fais!) Est-ce que j’y arrive tout le temps? Non. Parce que je suis humaine, évidemment. Mais laissez-moi vous dire que mon surmoi doit être pas mal fort, parce que même quand ma fille n’est pas là, j’ai comme un genre de Jiminy Grillon qui me suit partout où je vais… “Bien non, voyons, une mère ne ferait pas ça!”, qu’il se plaît à me chuchoter à l’oreille quand j’ai envie de retomber dans de vieux réflexes d’immature insouciante…

Voici donc quelques manifestations de mon criquet personnel ou, si vous préférez, du bon exemple incarné:

1- Le corps n’a pas besoin de crème glacée tous les jours. C’est une gâterie que l’on s’offre de temps en temps!

Sauf quand maman décide qu’elle en a envie, là, tout de suite. La même règle s’applique avec le chocolat, les timbits et les chips…

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2- On essaie de regarder la télé le moins possible, car il y a tant d’autres choses à faire! (et tout le monde sait que ça tue la créativité, que ça surstimule les enfants avant le coucher, que ça crée des signaux de faim pas réels, etc., etc.)

Sauf quand maman est incapable de bouger sa carcassse d’adulte trop fatiguée parce qu’elle a elle-même regardé la télé trop tard hier soir au lieu d’aller se coucher comme elle aurait dû…

3- On n’élève pas la voix inutilement. (C’est prouver à l’autre qu’on a perdu le contrôle et ça apprend la non-maîtrise de soi à l’enfant alors que c’est ce que l’on souhaite éviter à tout prix…)

Sauf quand il y a un champion qui coupe maman en voiture ou une méchante madame qui est trop contente de pouvoir chicaner le monde derrière son volant alors qu’elle ne se le permettrait pas d’habitude… Tout ça pour un léger temps d’hésitation avant de clignoter à droite… Meuh…

4- Quand on croise quelqu’un, on lui dit bonjour. Encore plus si c’est quelqu’un qu’on connaît.

Sauf quand maman est trop pressée ou qu’elle n’a pas envie de jaser, bon. Elle n’aime pas parler aux gens quand elle a l’air de s’être coiffée avec un pétard ou qu’elle n’a pas eu le temps de mettre son mascara. Parce que tout le monde sait que quelques misérables traces de mascaras sur les cils, ça change tout, voyons!

5- On doit toujours goûter à la nourriture que l’on met dans notre assiette, même si on pense qu’on n’aimera pas ça! Souvent, on est agréablement surpris!

Sauf quand maman SAIT que ça ne sera pas bon. Comment cela pourrait-il l’être avec une couleur pareille!?? Ou quand ça sonne tellement exotique qu’on a de la difficulté à en prononcer le nom!

Je pourrais continuer ainsi encore et encore… Mais je préfère me pencher sur la différence entre paternité et maternité. Qu’est-ce qui distingue le père de la mère dans l’exercice de ses fonctions? Mais rien!, avons-nous envie de répondre parce que tout le monde sait que materner et “paterner”, ce sont de vieux concepts usés…  Mais je pense quand même que la culpabilité doit être inscrite dans nos gènes et qu’elle s’active à la naissance de notre premier trésor, les filles… Mais ça, on en reparlera!

Pascale Clavel
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