Remettre aux parents ce qui leur revient…

Un: Désolée pour mon silence de la semaine dernière. Nous sommes allés aider la famlia et comme ils sont toujours hyper présents pour nous…

Deux : Je ne crois pas vous faire rire aujourd’hui. C’est poche, mais bon. On ne peut pas toujours être légère comme le vent… Me semble que ça ferait un bon titre de toune québécoise, ça… Passons…

C’est bientôt la rentrée scolaire. Et comme à chaque rentrée, l’enseignante en moi renaît de ses cendres, un peu comme un loup-garou un soir de pleine lune. Mais en plus sympa, c’est clair. On est de drôles de créatures, nous, les enseignants. On n’est « pas tuables », même en congé, même en vacances, même lors d’une non-rentrée, comme dans mon cas!

Je me suis déjà vidé le coeur en parlant de la profession enseignante et oui, ça m’a fait du bien ! Toutefois, je sais que ce que la plupart des gens attendent, ce sont des solutions, un plan de match. Ou plutôt, comment obtenir ces fameux « résultats » chez nos élèves. Je n’ai pas 20 ans d’enseignement derrière la cravate et je suis à l’aube de ma vie de parent, mais une chose est sûre, je ne peux m’empêcher de suivre mon coeur quand il est question des enfants. La mienne comme ceux des autres. Car avant d’être mère, je voyais en chacun de mes élèves le visage d’un fils ou d’une fille et je n’avais même pas atteint la sagesse et la maturité propres  à la trentaine…

Revenons à la réussite scolaire de nos charmants élèves. Si elle semble si peu reluisante, et bien je ne pense pas que ce soit uniquement lié à ce qui se passe dans nos salles de classe. Ou à la réforme, cette grosse méchante réforme pour qui on a soi-disant sacrifié de multiples cohortes d’élèves (Wouhooow menute, là!) Oui pour un moins grand nombre d’élèves, oui pour des ressources suffisantes, c’est évident. Et puis, quant à la réforme, est-ce que les profs l’appliquaient VRAIMENT à la lettre? La réponse est non, puisque plusieurs n’y croyaient pas totalement, et pour cause! Que celui qui n’a jamais fait d’enseignement systématique (de la « drill »!) me jette la première pierre!

Je crois profondément que le problème est beaucoup plus vaste que cela. Je pense que le gros du bobo est d’ordre culturel, sociétal. Sans vouloir faire une Dr Chicoine de moi-même (à ne pas interpréter comme une critique dudit Docteur), je pense que nous pourrions faire beaucoup plus avec nos enfants si la collaboration avec les parents était bonifiée. Et si l’école devenait davantage un prolongement de la famille.

Comprenez-moi bien, je ne joue pas à l’enseignante qui blâme les parents pour les problèmes d’apprentissage que rencontrent leurs enfants. Au contraire. La plupart des parents veulent s’impliquer davantage dans la vie scolaire de leurs enfants, mais dans la société actuelle où tout le monde court après sa queue et où on demande aux employés de donner leur sang sur le marché du travail pour conserver un poste et demeurer compétitifs et bien, il y a de quoi s’inquiéter!

Mais sans les parents, les enseignants ne sont rien. Pourquoi ? Parce qu’ils demeurent les personnes les plus significatives dans la vie de leurs enfants. Parce ce que ce sont eux, les modèles les plus puissants. Mais comment faire si la famille et l’école évoluent en vases clos, parce que trop pris, trop occupés, trop fatigués, quoi!? Parce que oui, l’école aussi est fatiguée, et pas juste un peu!

Le goût de l’effort, la richesse intellectuelle, l’éloquence, la vivacité d’esprit sont autant de choses à cultiver dès l’enfance, mais comment faire si les parents n’ont pas assez de temps pour être avec leurs enfants ou pour ÊTRE tout court. Certains couples prennent de plus en plus la décision de sacrifier la carrière de l’un ou de l’autre (et ce sont souvent les femmes qui écopent dans ce dossier) pour préserver cette saine présence auprès de leurs enfants. C’est beau, c’est louable, mais ça n’est pas toujours réalisable… Et ce fameux temps partiel qui fait encore trop souvent frissonner d’horreur les employeurs…

On se doit plus que ça, non?

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Pascale Clavel