Par Josée Godbout
Nous voilà de retour avec cette grande question :
Suis-je un bon leader pour moi?
Ou suis-je la pire influence que je puisse avoir autour de moi?
J’entends parfois certaines personnes dire : « Mon pire ennemi, c’est moi-même », ou : « Si j’avais à me choisir un nouvel ami, ce ne serait certainement pas moi, je me laisse trop souvent tomber. »
Vous vous dites parfois la même chose?
En toute humilité, ça m’arrive de trouver que je ne suis pas ma meilleure alliée. Que l’influence que j’ai sur moi-même n’est parfois pas la plus soutenante. Que les décisions que je prends sont encore trop souvent influencées par mes émotions, mes peurs, mes doutes, mes fausses croyances. Une partie de ma vie est encore portée par le désir de plaire et d’être appréciée. Parfois, ces facteurs motivent encore mes choix, ou du moins, les orientent. Dans ces moments, il me manque le recul nécessaire pour rester ma meilleure alliée.
La solution à tout ça? La capacité de prendre du recul. Mais surtout, de le faire souvent. Ce qu’on appelle le « RE » ou le « RÉ ». RE-faire, se RÉ-approprier, RE-donner de l’espace, etc. Vous comprenez le concept. Dans cet espace de « RE », je me donne la possibilité de RE-commencer. Dans cet espace, je ne suis pas déçue de ne pas être rendue « plus loin », de ne pas être « arrivée » à quelque chose, de ne pas avoir « LA » solution miracle.
Dans cet espace, je m’autorise à me sentir perdue, à ne plus savoir, à avoir peur, à trembler, à douter, à me demander ce qui est le meilleur pour moi. Dans cet espace, plein d’humilité et de compassion, je me donne la permission d’être vulnérable. Cet espace est aussi une partie de la solution, par l’accueil et la tendresse, je deviens alors ma meilleure alliée. Je fais de la place pour l’écoute et l’empathie. Et qui dit « empathie » dit « possibilités de petites guérisons »; une à la fois. Ça nous donne assez de force pour choisir autre chose par la suite.
Suis-je un bon leader pour moi?
Je le suis quand je prends le temps d’accueillir toutes ces émotions. Et que je prends le recul nécessaire pour y voir plus clair et pour sentir. Je le suis aussi quand je ne me permets pas de culpabiliser pour rien. Je le suis quand, une fois cet espace d’empathie savouré, je m’engage à bouger, à RE-mettre de l’ordre, à me RE-donner des objectifs en lien avec ma vision, à me RÉ-approprier cette vision, et à oser avancer.
Je le suis quand je reste redevable de ces RÉ-engagements. Quand je ne suis pas dans le jugement d’un aspect de moi qui me déplaît, mais plutôt dans l’énergie de l’action. Je me permets de décortiquer le plus petit objectif qui sera pour moi stimulant et de le remettre de l’avant. Être un bon leader pour moi ça veut dire m’engager à accomplir ce que je me sais capable d’accomplir, avec l’énergie de la foi et de la confiance.
Dans la première partie, nous avions vu plusieurs questions pour arriver à devenir un meilleur leader pour soi. Parce que je sais que souvent, bien souvent, la répétition est la meilleure façon d’assimiler et de mettre en pratique, voici de nouveau ces questions qui, si elles demeurent en suspens, pourront vous aider à favoriser ce leadership personnel stimulant, motivant et supportant.
Ai-je une bonne influence sur moi-même?
L’influence de mes pensées, par exemple? Est-ce que j’ai une bonne hygiène de vie à ce sujet?
Est-ce que je sais ce qui est le meilleur de moi-même?
Est-ce que je connais ma zone de génie?
Est-ce que j’ai pris le temps d’identifier ce qui m’anime, me passionne, ce dans quoi je suis bon et qui fait que le temps semble disparaître tellement je suis absorbé?
Est-ce que j’ai une vision pour moi, pour mon entreprise, pour mon année?
Est-ce que je me suis donné un temps pour laisser émerger une vision de ce que j’aimerais créer?
Me suis-je donné l’espace pour écrire, dessiner ou bricoler cette vision?
Me suis-je donné des objectifs pour cette année qui débute?
Est-ce que je connais ce qui est important et prioritaire pour moi et suis-je en mesure d’en être le gardien?
Ai-je appris à dire non?
À quoi pourrais-je dire non si j’avais une chose à choisir pour le prochain mois?
Est-ce que je fais preuve d’une fermeté bienveillante plutôt que d’une réprimande culpabilisante?
Est-ce que je célèbre mes succès?
Est-ce que j’ai identifié les gens autour de moi qui pourraient contribuer à mes défis?
Ou ai-je uniquement identifié ceux à qui JE pourrais contribuer?
Est-ce que j’ai pris 100 % de la responsabilité de TOUT ce qui m’arrive?
Ou est-ce que je tombe parfois dans le piège de « c’est la faute de l’autre », ou « si ce n’était pas arrivé, je ne serais pas dans cet état… » ou toute autre version de la non-responsabilisation et à l’extrême, de la « victimite »?
Ce que je nous souhaite à tous, c’est la capacité à soutenir et poursuivre nos engagements dans le temps, et à devenir ou à rester, notre meilleur allié. Être un bon leader pour soi, c’est en effet de faire de notre relation avec soi, la plus bienveillante de toute, celle qui nous influence continuellement vers le meilleur de nous. Tout en étant en mesure de célébrer, à chaque étape, ce que nous sommes dans le moment présent.
Être un bon leader pour soi c’est pouvoir être le complice aimant qui applaudit les succès du jour. Le complice qui célèbre l’entièreté et la perfection de ce qui est. Mais qui a la capacité de lever le coin du rideau pour faire entrevoir, après une pleine et complète célébration (et si le cœur nous en dit), ce qui pourrait suivre. Être un bon leader pour soi, c’est savoir se féliciter sincèrement, tout en imaginant la suite possible, sans pression, et surtout en respect de ce qui a été accompli. C’est voir autant le potentiel actualisé que le potentiel encore en dormance. Être un bon leader pour soi, c’est être convaincu que l’avancement et la continuité de la réalisation de soi sont possibles. C’est pouvoir considérer le meilleur à venir, autant que le meilleur du moment.
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