Être Maman quand on a un trouble d’anxiété sévère est un défi. L’anxiété est paralysante et obsédante et ça peut être une nuisance quand on est parent. Pour un enfant, le mieux, c’est que l’adulte soit calme. Mais quelqu’un qui fait de l’anxiété est rarement calme… Pour ma part, je prends mon rôle de mère très au sérieux et ça génère beaucoup d’anxiété, cette pression. Je suis constamment dans le doute. Est-ce que je fais la bonne chose? Qu’aurais-je pu faire d’autre pour que ce soit mieux. Le questionnement est sans relâche.
C’est tellement envahissant que ça module tous mes comportements et, la plupart du temps, je ne m’en aperçois pas. C’est en moi. Et même si je prends des médicaments pour l’apaiser, il y en a toujours. Ce que les médicaments m’évitent, ce sont les crises. Les excès d’anxiété. Mais j’en fais depuis tellement longtemps, que ma personnalité en est empreinte et je la lègue, malheureusement, aux enfants.
Je ne crois pas être une moins bonne mère parce que je fais de l’anxiété. Je suis une mère, tout simplement, avec mes qualités et mes défauts. J’ai une belle relation avec mes enfants, et ça, ça vaut de l’or. Lorsque mes crises m’ont fait faire une dépression, ce fut dramatique. Maintenant que c’est contrôlé, c’est mieux pour mes enfants et plus vivable. Et avec mes enfants qui en font, je leur donne mes stratégies que j’ai acquises avec le temps pour calmer cette anxiété. La méditation et l’écriture d’un journal aident beaucoup. D’ailleurs, ma fille aînée en tient un et je crois que ça lui fait du bien.
Il y a toujours la possibilité de bien vivre malgré cet handicap. L’important c’est de se connaître…