Caroline, maman étudiante!

Je me rends compte qu’être une mère, je n’ai jamais vraiment su ce que ça voulait dire. Peut-être que oui, en fait, mais c’était une définition assez simple, une sorte de caricature où je m’imaginais en train de faire des muffins tout en ayant une carrière excitante et digne d’approbation sociale… Un mirage, tout simplement.

Il y a autant de façons d’être mère qu’il y a de femmes. Personne n’est unidimensionnel. Je ne connais aucune véritable mère indigne ni aucune mère parfaite. Je ne connais également aucune femme qui se réalise entièrement en faisant des biscuits et en congelant ses recettes à la mijoteuse tout comme je n’en connais aucune qui ne souhaite jamais retirer son uniforme de travail pour s’habiller en mou et jouer par terre avec ses enfants. Même les mères à la maison de mon entourage trouvent une façon de donner ailleurs, d’apprendre et de relever des défis intellectuels…

Comme mère, comme femme, je revendique le droit d’être plusieurs choses à la fois. Je discutais d’ailleurs avec une amie du fait que j’étais écœurée des cases, de cette manie à vouloir nous ranger à tout prix dans une catégorie. “Ah oui? Tu fais un blogue de maman!? Tu es quoi? La hip mom? La granole? L’indigne? La petite parfaite?” Ce à quoi j’ai toujours envie de répondre : “Je n’en ai aucune idée. Et qu’est-ce que ça change?”.

Trouver sa niche est un concept marketing que je trouve absurde quand on doit parler de soi avec transparence et authenticité.

Soyons de beaux personnages avec une épaisseur psychologique digne de tout être humain intéressant parce que complexe! Faisons du pâté de viande ou commandons du traiteur; lisons le magazine Véro ou un classique de Stendhal, habillons-nous en madames ou portons nos joggings si ça nous chante!

Voici le début de “Portraits de mamans”! Tous les mois, on vous présente une mère inspirante et fabuleuse! Voici Caroline! Elle a accepté de répondre à nos questions et de vous parler de sa vie de maman étudiante!

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Si ce n’est pas trop indiscret, qu’est-ce que tu faisais avant de retourner aux études?

Je travaillais pour la compagnie YM inc. J’étais gérante du magasin Sirens au quartier dix30. Un job facile, LE fun et payant, mais ô combien PAS évident quand des bébés débarquent dans ta vie! 🙂

Tu as choisi de retourner à l’école, pourquoi? C’est un choix admirable, mais audacieux avec des enfants!

J’ai fait le choix de changer de carrière après la naissance de mon premier enfant, pour pouvoir lui offrir de meilleures conditions de vie ainsi qu’une maman plus présente.

Qu’est-ce que tu as choisi comme programme?

Un D.E.P. d’environ un an et demi pour travailler comme adjointe administrative. J’ai eu 4 mois de congé scolaire après mon deuxième accouchement. Je terminerai en juin 2017, WOOHOO!

Quel âge ont tes enfants, maintenant?

J’ai deux garçons, un de deux ans et demi et l’autre a treize mois.

Quel est ton plus grand défi au quotidien comme maman aux études?

Le défi quotidien d’une maman est sans aucun doute celui d’avoir un cerveau qui fonctionne après deux accouchements (RIRES). Alors essayez d’avoir un cerveau apte à l’apprentissage cinq jours par semaine pour être en mesure d’apprendre toutes les règles de la grammaire française lorsqu’on a deux bébés, dont un de quatre mois et que nos heures de sommeil sont réduites au maximum…. C’est plus qu’un défi ! ; )

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Concrètement, qu’as-tu apporté comme changement dans ton quotidien, ta vie pour y arriver?

Le gros inconvénient, ce sont les finances; comme nous avons passé de deux salaires à seulement qu’un, nous avons mis de côté quelques activités et sorties. Je prévois également les repas des semaines à venir pour n’acheter que le nécessaire à l’épicerie. Je regarde aussi les rabais de la semaine (et je peux m’en sortir avec seulement 50.00 $ d’achats par semaine pour une famille de quatre!) et nous ne dépensons pas d’argent pour acheter des couches, car nous utilisons les couches lavables. Juste ces trois changements  nous font épargner beaucoup d’argent ! Lorsque j’aurai mon diplôme en main et que je retournerai sur le marché du travail, nous pourrons sûrement nous offrir plus de sorties – ou même de belles vacances d’amoureux bien méritées ! Mais je garderai mes habitudes de planification des repas…

Ton conjoint t’encourage-t-il dans ta démarche? 

Mon conjoint m’a encouragée dès que je lui ai parlé de mon idée de changement de carrière, il y a deux ans et depuis, il m’encourage tous les jours !

Avez-vous du support et de l’aide de votre entourage?

Oui, nous recevons de l’aide de notre entourage. Surtout de la part des grands-parents ! Ils sont très présents tous les quatre, de toutes sortes de manières. Mes enfants vont dans une garderie en milieu familial et leur éducatrice nous est d’une aide fort appréciée aussi!

À quoi ressemble ta routine au quotidien, avec tes enfants? On pourrait s’en inspirer!

Mon horaire scolaire est du lundi au jeudi de 8h30 à 15h45 et le vendredi, de 8h30 à 11h45. Je me lève le matin avant les enfants pour avoir le temps de me réveiller et de me mettre du cache-cernes sous les yeux (RIRES) ! Lorsque mon conjoint et les garçons se réveillent, on déjeune devant une émission de « Pat Patrol », on s’habille et on part ! Je reviens à la maison vers 16h45 avec les garçons et arrive vite l’heure de préparer le souper, qui est le pire moment de ma journée, soit dit en passant (mes garçons ont toujours quarante-six demandes, ils n’arrêtent pas de se chamailler, on dirait qu’ils n’ont plus de jouets avec lesquels s’occuper et surtout…ils sont affamés ! Suis-je la seule dans cette situation ?). J’adore le mercredi, qui est un jour de souper de restants ! Le vendredi après-midi est réservé pour les rendez-vous, des courses ou du repos pour maman !

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Que dirais-tu à celles qui souhaitent retourner aux études après avoir eu des enfants?

Je les encourage à cent pour cent ! Oui ça fait peur, oui c’est difficile par moments, oui financièrement c’est épeurant, mais il ne faut pas oublier que c’est seulement pour un court moment dans toute notre vie ! Pour aller finalement faire quelque chose qui semble mieux à vos yeux (ou peut-être même votre rêve ?) et où vous serez sûrement plus heureuses au quotidien et à long terme. Quand on a des enfants, on veut ce qu’il y a de mieux pour eux, mais je crois que ça s’applique aussi pour nous. Parents heureux, enfants heureux, non ?

Merci beaucoup Caroline! Je ne sais pas où tu trouves toute ton énergie, mais tu nous donnes une vraiment belle occasion de nous dépasser et de toujours nous réinventer! Comme quoi il n’est jamais trop tard pour faire ce qui nous branche et pour aller là où le cœur nous mène… On est très fières et vraiment choyées que tu aies accepté d’être notre premier portrait de maman!

Pascale Clavel