Béatrice de la collection C MA VIE

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Me revoilà enfin avec un titre partagé antérieurement sur notre Facebook : Béatrice, de Monique Polak.

J’avais bien hâte de présenter des romans pour adolescents  sur Un Autre Blogue de Maman (et non seulement des albums pour les tout-petits). Il faut savoir que j’ai enseigné le français au secondaire et que le choix des romans à aborder en classe se faisait toujours avec beaucoup de plaisir… Je dirais même que c’était la partie de mon travail que j’aimais le plus! J’aurais sauté volontiers quelques leçons de grammaire pour parler de romans, mais chut! Il ne faut le dire à personne!

Je connaissais un peu cette collection de Guy Saint-Jean Éditeur pour l’avoir vue passer, mais sans plus; je n’avais jamais pris le temps de lire ces romans-témoignages que l’on dit très près de la « vraie vie » des jeunes…

L’histoire, l’intrigue, les personnages…

J’ai beaucoup aimé la lecture de ce premier livre qui dresse le portrait de Béatrice, une jeune fille de 15 ans qui donne des cours de patinage artistique à d’adorables fillettes pleine d’énergie. Le monde de l’adolescence et de l’enfance se chevauchent ainsi tout au long de l’histoire, question de bien représenter la transition que vit Béatrice, qui n’est guère différente des autres jeunes qui se voient un peu « pris entre deux âges ». Et puis, l’une des premières responsabilités des adolescents n’est-elle pas de prendre soin des plus petits?

Si Béatrice avait été l’une de mes élèves, ou même ma propre fille, j’aurais bien aimé qu’elle raffole des licornes et des boissons colorées du Starbuck. Qu’elle aime flâner au centre commercial avec ses amis. Qu’elle parle patin, dessin, escalade ou livres… Sauf que, comme il arrive souvent lors de cette période riche en émotions et en intensité, Béatrice vit un moment difficile et je suis heureuse que des collections comme C MA VIE abordent ce genre de problématiques liées à la jeunesse.

En effet, Béatrice est différente. « Pas normale » comme elle se plaît à le dire; elle s’automutile avec des objets coupants, en particulier avec un couteau suisse… Elle entretient avec cet instrument destructeur une sorte de relation tordue oscillant entre l’amour et la haine.

Je sais, le sujet est lourd et je vous vois déjà frémir à la lecture de ces lignes. Toutefois, ce genre de comportement d’auto-sabotage fait malheureusement partie de la réalité de certains adolescents et c’est pourquoi je trouve important d’en parler ou même d’aborder ce type de sujet en classe. Un peu comme l’anorexie ou l’intimidation… Voyons cela comme de la prévention et non comme de la « promotion »?

J’ai bien apprécié cette histoire dans laquelle je me suis moi-même reconnue comme adolescente timide, effacée et ayant de la difficulté à m’exprimer. Les adultes (les parents) sont sévèrement critiqués, puisqu’il s’agit du point de vue de la jeune fille. La mère souhaite rayonner à travers sa fille et est également aux prises avec des problèmes d’image corporelle. D’ailleurs, elle ne se gêne pas pour passer des petits commentaires assassins au sujet de l’apparence physique de Béatrice, qu’elle trouve trop ronde depuis que cette dernière a abandonné la compétition. Le père, quant à lui, reste passif et on lui reproche de ne rien faire, d’éviter de s’opposer à l’attitude malsaine de sa femme…

Le grand frère est agaçant, bien sûr; il joue le rôle du mauvais garçon, du mouton noir de la famille. Il voit d’ailleurs un psychologue avec ses parents, une belle touche de « modernité » que j’ai particulièrement appréciée, puisque cela normalise le fait de consulter ce genre d’experts en cas de besoin.

L’histoire est intéressante, la recette est bonne. Il y a juste ce qu’il faut de suspense pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin. Pourquoi Béatrice se fait-elle tant de mal? Qu’adviendra-t-il de sa relation avec un ancien ami retrouvé qui lui fait de l’œil? Quel lourd secret porte-t-elle pour se fermer au monde comme elle le fait et s’infliger de telles blessures?

Des raisons de plus d’aimer!

Le tout a été rédigé en français standard, que ce soit au niveau de la narration ou des dialogues. Ce qui n’empêche nullement de s’identifier aux personnages (nous n’avons pas nécessairement besoin d’expressions empruntées au jargon adolescent ou au registre populaire ou familier pour nous sentir interpellés). Le vocabulaire est riche et varié, tout en étant accessible au commun des mortels, ce qui en fait un livre tout à fait adapté à l’enseignement pour les profs du secondaire!

Le commentaire constructif

J’ai beau chercher, je ne trouve rien à ajouter. Je ne veux pas souligner un élément à améliorer simplement pour le principe! Mais n’hésitez pas à le faire en commentaires si vous, vous trouvez! Pour ma part, je qualifierais cette lecture d’agréable et aussi, touchante. J’ai beaucoup appris sur cette maladie qui fait si peur…

Ce qui s’en vient!

J’ai également entre les mains un autre titre de la collection (Olivier) que j’ai d’ailleurs commencé. J’aurais bien aimé vous en parler plus tôt, mais comme bébé numéro deux a fait son entrée dans notre vie, je suis un peu moins rapide quand vient le temps de dévorer mes livres chéris!

Mais petit train va loin et je me trouve plein de trucs pour lire un passage ici et là! Parce qu’un bébé, parfois, ça préfère dormir sur maman plutôt que dans son lit et quoi de mieux que le silence du lecteur captivé pour le bercer… ou le froissement discret des pages que l’on émiette avec délice…

À plus!

Pascale

Merci à Guy Saint-Jean Éditeur pour m’avoir fait parvenir ce livre.

Pascale Clavel
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