Combien de fois avons-nous prononcé ces mots? Combien de fois aussi les avons-nous entendus sortir de la bouche de nos amis (parents également) désireux de retrouver un tant soit peu de leur individualité dans une soirée « entre adultes »?
Oui, c’est vrai, on est fatigants, les parents! On a de la difficulté à se dissocier de nos enfants, on est pris en symbiose, on se débat dans l’osmose, on est en plein dans l’amour inconditionnel, bref, appelez ça comme vous voulez, mais il est très difficile de passer une soirée sans mentionner la nouvelle coupe de cheveux de Pierrot ou la première dent perdue de Juliette… Un peu barbant pour les autres qui n’en ont rien à cirer, mais essayez de nous comprendre! On est dépendants de notre progéniture et aller en désintox reviendrait à nous tuer…
Pourtant, j’essaie vraiment de parler d’autre chose! Surtout quand les autres en font la demande, telle une imploration, ou devrais-je dire, une fausse promesse électorale, car eux aussi, ils finissent par céder, bon! Enfin, presqu’aussi souvent que moi.
Que voulez-vous, toutes mes journées sont organisées en fonction de mon enfant et aussi un peu de moi, question de santé mentale. Mais au bout du compte, qui profite du fait que je ne sois pas devenue barjo par manque d’interactions avec d’autres congénères qui ont depuis longtemps passé le cap des couches-culottes?
Je me rappelle avoir jugé sévèrement des amies et des collègues alors que je n’avais pas d’enfants…. Je trouvais que leurs conversations tournaient un peu trop autour des recettes de Ricardo, des filtreurs de piscine, du bois traité pour le patio ou des pyjamas du Costco. Je me disais que moi, je ne deviendrais jamais ce type de mère.
Erreur! Je suis maintenant ce type de mère! Celle qui donne les adresses aux autres pour les ventes d’habits de neige ou les meilleurs « spots » pour les costumes d’Halloween beaux, bons, pas chers… Ce que je ne comprenais pas du haut de ma fausse impression de supériorité (j’en ai vraiment honte, je l’avoue…) c’est que tous ces détails du monde concret sont vraiment importants quand on est parents! Avoir ce type d’infos revient à économiser de précieuses minutes de notre temps pour tout le reste! Le moindre tuyau prend l’aspect d’un scoop et son messager, d’un véritable sauveur!
Je sais qu’il est important de continuer à cultiver nos propres intérêts, à s’élever intellectuellement et à vivre des expériences transcendantes… C’est sûr. Mais on va à l’essentiel. Dans mon cas, cela revient à me tenir informée sur les élections à venir et sur la crise migratoire. Parce que voter à l’aveugle fait pour moi partie des gestes des plus irresponsables de la terre. Et parce que la seconde situation est assez triste merci et qu’il faut savoir pour mieux aider…
Alors, pour ce qui est des expériences de haute voltige des neurones, bien, je n’ai pas encore de plan. En fait oui, si j’y pense bien. En tant qu’amoureuse de la littératutre, je me mets au défi de me retaper mes grands classiques! Mais il va falloir que je coupe sur les petites séries télé boboches le soir. Ce qui, en soi, est loin d’être mauvais, parce que je me suis rendu compte que de me claquer une série en rafale me met devant un fait consternant: il n’y a guère beaucoup de contenu dans mes émissions préférées. En fait, l’intigue est tellement étirée, que, des fois, j’appuie sur « fast forward » pour arriver au dénouement plus vite!
En plus, la télé avant d’aller me coucher, ça m’empêche de dormir, alors… Je prends donc aujourd’hui la résolution de lire davantage le soir. Des classiques, oui, ou n’importe quoi d’autre qui fait du bien! Pourvu que ça ne soit pas sur un écran. Sauf pour Downton Abbey…
Bien quoi, je trouve ça apaisant, moi, des beaux salons avec des fleurs puis du monde qui jase en prenant le thé de l’après-midi dans des petites tasses de porcelaine…
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