J’appuie les profs! (ou les 5 visages de la profession enseignante)

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Je sais, je parle souvent des profs! Mais on est en plein débat de société ici et je crois fermement que ce n’est pas le moment de jeter l’éponge! Parce que rien n’est réglé. Parce que ça ne fait que commencer. Et surtout parce que les moyens de pression utilisés ne font pas l’unanimité. Mais c’est rare, l’unanimité, non? Surtout lorsqu’il est question de nos enfants…

C’est pourquoi je débute aujourd’hui ma petite contribution. Mon défi 5 jours, 5 profs. Et non, ce n’est pas un défi de perte de poids, je vous rassure, même si ça sent un peu le concours de fond de tiroir. Et bien non. j’ai tout simplement décidé de me lancer dans une campagne de valorisation de la profession (à petite échelle, vous allez me dire, mais petit train va loin!) Parce que l’heure  n’est pas seulement aux tapes dans le dos, geste fort sympathique mais à la fois empreint d’une certaine pitié… Non, il faut aussi savoir se vendre. Pas se prouver, mais plutôt occuper notre juste place dans la société.

J’ai donc choisi de présenter 5 figures fictives d’enseignants. Tirées du cinéma, puisque ce sont elles qui me sont venues en tête en premier et qui risquent plus de marquer ainsi l’imaginaire collectif.

Voilà donc mon petit pas pour l’homme-qui-enseigne (drôle d’image, je sais, puisqu’une grande partie des profs sont de sexe féminin…) :

Jour 1 : Keith Michaels, dans The rewrite (interprété par Hugh Grant)

Non, non, non et non. Je ne l’ai pas choisi parce qu’il a eu une aventure avec l’une de ses étudiantes. (Je vois déjà vos mines outrées…) Il est vrai qu’au début, il n’a pas l’étoffe du prof. On hésite entre l’envie de le frapper et celle de le serrer dans nos bras tellement sa bêtise le rend pathétique… D’autant plus qu’il se fait le porte-parole des préjugés négatifs sur la profession puisqu’il croit tout simplement que les enseignants sont de cette catégorie d’individus qui n’ont pas réussi dans la vie. Ils enseigneraient donc en désespoir de cause. Pour soigner un genre de complexe d’infériorité. Oui, on a tous envie de lui servir un sifflement de chat de gouttière au début… Si ce n’est pas de le griffer!

Bref, c’est l’histoire d’un scénariste qui a autrefois connu un grand succès à Hollywood, mais qui, par la suite, n’a pas su rendre la marchandise. Son agente finit par lui proposer un job de prof à l’université où il devra enseigner l’écriture de scénarios à un petit groupe d’étudiants… Petit film bonbon, mais  néanmoins touchant.

Ce qu’il faut retenir de ce film, c’est l’évolution psychologique du personnage. Keith Micheal n’est pas un prof, il le devient. Il se laisse gagner par la profession, se fait prendre, littéralement. Mais il est d’abord et avant tout un passionné, passionné de sa matière, puis, par la suite, par le désir de transmettre ce qui l’anime le plus au monde: l’écriture.

Ce qui est beau, ce qui, selon moi,  représente l’essence même de la profession enseignante, c’est qu’à force de transmettre cette passion, l’enseignement et l’expérience humaine qui en découle va finir par alimenter la propre créativité de Keith Micheals. À force de se révéler aux autres (les élèves), à accueillir chacun de ses étudiants dans sa singularité, il finit par se révéler à lui-même. En d’autres mots, il retrouve le feu sacré depuis longtemps perdu. Il redevient artiste, créateur, scénariste…

Un prof, c’est donc une personne qui donne, mais qui reçoit beaucoup de la part de ses étudiants, quoi que l’on puisse en penser. Et c’est dans ce contexte privilégié d’échange que le prof, le vrai, donne sans cesse davantage. Qu’il ne  compte pas ses heures, puisque ses étudiants le poussent à se dépasser. Toujours.

Pascale Clavel

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