Il y a peu de temps, j’ai laissé dormir puce à la maison sous la supervision de papi et mamie. Le but : profiter de ce moment pour m’éclipser à mon resto de quartier et passer du temps avec… moi. J’ai commandé autre chose que d’habitude. Première erreur. Il ne faut jamais changer ce qui nous remplit si bien la panse au resto du coin, jamais. On est toujours déçus.
Je me suis assise près d’une petite famille. Deuxième erreur, quoi que non, puisque je n’aurais pas eu l’idée d’écrire ce billet. Alors voilà, il y avait un petit bonhomme qui n’avait pas encore deux ans ainsi que ses parents. Il y avait aussi ce que je suppose être un oncle, une tante (probablement la soeur du père) ainsi que le papi. Tout allait bien, jusqu’à ce que le petit tende les bras vers son père (il était assis sur sa maman) pour que ce dernier le prenne. Au même moment, la serveuse arrive avec le plat du papa.
« Bon, bien viens sur papa », dit ce dernier, non sans être un peu déçu de ne pas pouvoir manger tranquille. Début du cauchemar: c’est alors que belle-soeur adorée décide de prendre les choses en main.
« Ben non, laisse-le pas faire! », qu’elle s’exclame, tout indignée. Et elle se lève, résolue à montrer comment on éduque ça, un enfant. Elle prend alors le petit (pour ne pas dire qu’elle l’arrache des bras de son père) et le pose fermement dans sa chaise haute en disant d’une voix forte et imposante: »Non, non, non! Papa va manger et toi tu t’asseois ici, c’est tout! »
Évidemment, le petiot se met à pleurer, complètement décontenancé (apeuré?) et la tantine qui ne cesse de resplendir dans toute sa présence de continuer: « Ok! C’est fini, là! Tu arrêtes de pleurer! C’est tout! »
Le petit fait tout sauf arrêter de pleurer, vous l’aurez deviné et sa mère, qui, jusqu’alors, était à peine figurante dans toute cette scène, se lève enfin pour prendre son enfant dans ses bras et l’emmener plus loin afin de ne pas déranger la famille, vous comprenez…
Ah! La colère! Ah! L’envie d’aller lui dire de se mêler de ses affaires, à la madame! Comme si les parents n’étaient pas capables de gérer eux-même leur petit garçon! Combien de fois avons-nous assisté à ce genre de scène, perplexes? Impuissants? Tout comme ces nouveaux parents (visiblement, c’était leur premier enfant) d’ailleurs, face à une famille qui croit encore qu’il est de leur devoir d’élever les enfants des autres. Bien non. Cette époque est révolue. Plate hein? On ne tremble plus devant l’ombre du grand-père tout puissant. On ne courbe plus l’échine face à l’aura immaculée et intouchable de la grand-mère qui a tous les droits parce qu’elle est plus âgée, parce qu’elle a soi-disant plus d’expérience. Cela ne veut toutefois pas dire qu’on ne les respecte pas! Cela ne veut pas non plus dire qu’ils n’ont pas de rôle à jouer!
Dans cet ordre d’idées, on invite aussi fortement les taties, tontons, grand-cousins et compagnie à s’effacer lorsque les parents sont présents pour intervenir. À moins que l’enfant s’en prenne à eux personnellement, qu’il leur manque de respect ou qu’il adopte un comportement répréhensible qui ne peut attendre d’être corrigé. Soit. On s’entend tous là-dessus! Mais pour le reste… Silence radio s’il-vous-plaît.
À moins qu’il y ait entente préalable avec les parents, je suis pour cette capacité à « faire le mort » qu’ont les gens quand il est question de discipline. Ça ne veut pas dire qu’on est nécessairement d’accord, ça ne veut pas dire qu’on ne ferait pas autrement, mais tout simplement que ça ne nous concerne pas. Point.
Suite bientôt, car je dois respirer, là!
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