Ce week-end, j’étais tellement fébrile à l’idée d’aller passer une après-midi sans enfants avec mes deux grandes amies d’université, de voyage, d’appartement sur Édouard-M., de tout, quoi!
On ne se voit pas souvent, car on a abouti dans trois villes différentes, mais on est toujours tellement bien ensembles quand on saisi au vol, comme ça, une occasion simplement pour le plaisir de se voir.
Toutefois, comme mes sorties avec mon moi-même sont assez rares merci, j’ai toujours ce double sentiment d’exaltation exagérée et de culpabilité à peine contenue.
J’en ai besoin, mais est-ce que j’ai le droit? Comment ma puce va percevoir cette escapade? Va-t-elle penser que je n’aime pas ça, être avec elle? Il faut comprendre qu’on a tellement l’habitude de faire beaucoup de choses ensembles, que, parfois, j’ai l’impression qu’on fonctionne comme deux copines (même si je reste la mère, bien sûr!), des inséparables.
« Prendre l’air, c’est salutaire! », oui, je sais. Mais pouvez-vous me le redire encore, docteur?
Il n’y a pas que mon petit ange qui m’active le gène de la culpabilité féminine. Il y a aussi tout le reste! Vous ne comprenez pas ce que je veux dire? Tant mieux! Vous êtes guéries! Arrêtez de lire immédiatement; on se reparlera une autre fois. Pour toutes les autres, je continue.
Bien oui, depuis que je suis à la tête de ma petite famille, je me sens ultra responsable de tout! De mes enfants, de l’état général de la maison, de la gestion des repas et des bas sales… Si un truc cloche, c’est automatiquement de ma faute! La mère, la « dame de la maison » ô combien essentielle, ô combien importante! Et le pire, c’est que je suis la seule à me pointer du doigt de la sorte. Mon chéri ne fait que soupirer d’incompréhension devant un tel investissement émotif…
Respire, que je me dis parfois, pour m’encourager. Profite donc de cette belle journée avec tes amies majeures et vaccinées. Parle de trucs non-éducatifs, pas politically correct du tout, sois un peu déplacée, tiens! Ton enfant ne te regarde pas, alors tu peux te relâcher un peu le bon exemple incarné pour un instant!
En plus, ce qui est bien, dans tout ça, c’est que comme je ne me le permets plus aussi souvent qu’avant, les petites sorties prennent rapidement l’allure de grandes fêtes, pourvu que je puisse avoir un cabinet de toilettes pour moi toute seule et apprécier de VRAIS moments de silence…
J’ai toujours aimé voyager, j’ai passé plus de 10 ans à Montréal à faire les petites boutiques dans leur décor urbain tellement charmant, tellement typique… Et bien, aujourd’hui, je me permets de sauter des étapes pour jouir de cette forme de petits plaisirs. Je suis une tricheuse de l’oisiveté et de la détente! En manque de dépaysement? Je roule un peu dans un quartier différent de la ville. Je veux bouquiner? Acheter une énième tasse de café et une bougie parfumée? Pas le temps de me taper deux heures de route pour aller sur Saint-Denis ou Mont-Royal, je vais au 10-30!
Sacrilège!!!, que vous allez me dire. C’est loin d’être la même chose! Et bien oui, c’est sûr. Mais quand on a quelqu’un dans notre bulle toute la journée ou presque, je peux vous garantir qu’on apprécie les grands espaces, même s’ils sont couverts de béton, croyez moi! On se sent presque en vacances, on a notre place au soleil…
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