L’autorité parentale, la suite!

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Gastro est venue. Gastro est repartie. Me voilà donc de retour.

Je disais donc, dans mon dernier billet que j’étais quelque peu confuse à la lecture de l’article « The collapse of parenting : Why it’s time for parents to grow up » écrit par  et publié dans le magazine canadien  Maclean’s. Châtelaine en a fait une traduction française intitulée « Le déclin de l’autorité parentale: pourquoi les parents doivent devenir adultes » et c’est à partir de cette version que je continuerai de vous livrer le fond de ma pensée.

Attaquons-nous maintenant à la gestion des crises chez l’enfant. Selon Andrea Nair, les parents tentent d’accompagner leurs enfants dans la gestion de leurs émotions « sans en avoir reçu la formation ». Jusque là, je la suis parfaitement. C’est vrai que, des fois, on s’y perd comme parents! Toutefois, elle ajoute que les enfants piqueraient plus de crises qu’avant, car on le leur « permettrait » davantage (toujours dans ce même but de leur apprendre à gérer leurs émotions). Sentez-vous, comme moi, la lourdeur du sous-entendu ici présent? Heu… Bien il me semble qu’une crise, par définition, c’est une sorte de perte de contrôle chez l’enfant, un trop-plein d’émotions qui a de la difficulté « à sortir » adéquatement? Oui, c’est sûr, on peut prévenir ce genre de comportement en les gérant d’une façon X, mais de là à leur « permettre » ou non, le terme est un peu fort!

À lire : http://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/comportement/fiche.aspx?doc=ik-naitre-grandir-enfant-crise-de-colere-intervenir-prevenir

D’ailleurs, pourquoi un enfant ne se « permettrait » pas de faire des crises si ce n’est que parce qu’il a peur, je me le demande bien? Peur de ses parents, de la sanction? Mais une éducation basée sur la peur, est-ce souhaitable? J’y reviendrai.

Revient ensuite tout ce qui a trait à l’alimentation et à l’obésité chez les enfants. On donne ici l’exemple de la malbouffe que l’on offre comme récompense après une performance scolaire ou sportive. Le lien qui en découle n’est nul autre que : « ce qui est bon pour la santé, c’est pour les perdants. » Même si j’ai l’impression que cette déduction est un peu poussée, je suis à l’aise avec l’idée que la nourriture ne doit pas être utilisée de cette façon. En effet, le fait de considérer les aliments comme récompense (ou comme punition) en augmenterait l’attrait et générerait un sentiment de culpabilité inutile chez l’enfant.

À lire : http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/les-enfants-et-l-alimentation/

Mais encore une fois, j’ai l’impression que l’on nage en pleine confusion, puisque cette relation entre la nourriture et la vie émotionnelle de l’enfant (un bonbon pour consoler, par exemple), ça ne date pas d’hier! Les parents n’emploient pas cette technique parce qu’ils manquent d’autorité, mais probablement parce qu’ils reproduisent un comportement que leurs propres parents ou grands-parents avaient eux-mêmes adopté!

Et puis, petite parenthèse d’une femme soucieuse et sensible aux troubles alimentaires pouvant survenir à l’adolescence, la malbouffe ne devrait pas être démonisée au point de la bannir catégoriquement de l’alimentation des enfants. Y être occasionnellement exposé éviterait même de tomber dans l’excès et nous empêcherait aussi de classer la nourriture de façon trop rigide. Un aliment ne devrait pas nécessairement avoir un étiquette de « bon » ou de « mauvais ».  Tout serait dans l’équilibre. Et ça, ce n’est pas moi qui le dit, mais l’ANEB!

http://www.anebquebec.com/aneb-ados/html/fr/informe/nutrition.html

Pour ce qui est du manque de respect plus présent chez les enfants d’aujourd’hui, il y a plusieurs idées intéressantes émises à ce sujet, j’en conviens. Et même si l’affirmation de ce cher Dr. Sax, comme quoi les enfants ne savent pas distinguer le bien du mal, me fait sourire (nous ne sommes évidemment plus à l’époque de Rousseau et de son Émile!), je suis en accord avec ce qu’il tente de démontrer. Mais il y a encore un truc qui me chatouille, vous vous en doutez bien…

En même temps qu’il affirme que les enfants à qui on laisse seuls distinguer le bien du mal sont davantage sujets à l’anxiété et à la dépression plus tard, il stipule que les enfants de parents autoritaires ont de meilleures perspectives d’avenir… Tout d’abord, qu’entend-t-on par « meilleures perspectives d’avenir »? Un meilleur emploi ou une meilleure santé mentale? (Je suis certaine que l’on peut avoir les deux , mais là n’est pas la question!) Le style autoritaire n’étant généralement pas tellement propice à l’expression des émotions chez l’enfant, n’est-ce pas plutôt là un nid bien douillet pour une anxiété grandissante? De l’aide, s’il-vous-plaît! Quelqu’un?

La conclusion bientôt!

Pascale Clavel
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