Le retour de la fée du logis? Pas chez nous en tout cas!

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Les déesses de l’intérieur et des plats mijotés n’ont jamais été aussi populaires selon un article paru dans la presse le 19 septembre dernier :

http://www.lapresse.ca/vivre/societe/201509/18/01-4901774-le-retour-de-la-fee-du-logis.php

C’est vrai que le blogue de Marilou me fait saliver (expression à double sens ici présente). Et pardonnez-moi, mon Père, parce que j’ai péché, j’avoue avoir traîné un peu trop longtemps dans la section cuisine du Renaud-Bray, le nez dans les livres de notre chère amie Gwyneth… Mais mon penchant pour les intérieurs de contes de fée pour adultes s’arrête là.

Outre l’esthétique envoûtant de ces images artistiquement valables, j’avoue ne pas tellement me reconnaître dans tout ce blanc, dans tout ce lisse, dans toute cette absence d’imperfections.

Pourtant, je suis une maman à la maison. J’ai choisi de repousser volontairement mon retour au travail, simplement pour profiter un peu plus longtemps de mes enfants qui grandissent. La maternité prend parfois des chemins inattendus, puisqu’en tant qu’ex-citadine finie à l’emploi du temps explosif, je me sens moi-même spectatrice de ce coup de théâtre personnel!

Je devrais donc avoir une envie incommensurable de faire des petits gâteaux? (Hummm… Ma vie pour un cupcake avec des tites-fleurs dessus…) J’adore cuisiner, mais je dois avouer que le fait d’être maman m’a transformée, en ce sens que tous  ces blogues de maîtresses de maison tellement accomplies me renvoient l’image d’un idéal vers lequel je courais bras tendus, (bouche ouverte?)… avant.

Avant de me rendre compte que je n’y arriverais pas. Point. Remise en question? Échec? Non. Constat, tout simplement. En terme de modèle maternel, je suis et serai toujours un genre de Lorelai Gilmore ! Fallait s’y attendre, puisque l’éternel carrousel de pouliches roses qui tourne dans ma tête n’a jamais vraiment cessé de fonctionner, et ce, même si j’ai fait le saut vers le Côté Obscur de la Force : celui de devenir parent.

“C’est quoi ce délire!?”, que vous allez me dire. J’entends déjà le clignotement de vos points d’interrogation mentaux… Cela veut tout simplement dire que les horaires non-extensibles et moi, ça fait deux. Que l’absence de spontanéité dans la création d’un festin familial m’enlève tout le plaisir de le manger. Qu’un intérieur de maison aux lignes pures et aux espaces à moitié dénudés ne pourrait survivre à mon penchant pour l’accumulation de cossins cutes, parfois quétaines, mais dont l’unique fonction consiste à vous accrocher un sourire au visage. Notre nouvelle maison venait avec une cuisine de style contemporain, alors je vous laisse deviner ma lutte (insignifiante) de chaque instant.

Les enfants bougent, (se) salissent, semblent prendre un réel plaisir à vivre dans un environnement chargé de bébelles, de dessins, de collage de graines de citrouille et de macaronis pas cuits, de toutous pas toujours beaux, de poupées avec la tête arrachée, de coussins de divan qui se transforment tantôt en chevaux tantôt en bateaux… Bref, pourquoi diantre aurais-je la force (le goût?) de lutter contre ça ?!

Et côté bouffe, je m’organise pour que ma famille mange santé, mais pas nécessairement compliqué. L’arrêt improvisé au parc va bien souvent l’emporter sur la nécessité d’aller préparer le souper… Mais attention, je cultive quand même le plaisir de cuisiner. C’est créatif, ça calme les nerfs, ça te réconforte le Canadien en cas de besoin! C’est juste que j’ai finalement cessé d’en faire une obligation pour apaiser un genre de culpabilité mal placée.

Toutefois, cette valorisation de la mère au look d’enfer, de la maison déguisée en réception de mariage et des repas dignes d’un trophée font tout de même monter en moi une sorte de fascination… mais aussi sa jumelle nommée pression!

Pascale Clavel