Mon enfant est anxieux…

freestocks-org-160637-unsplashPar Caroline Bérubé

Nous naissons tous avec une personnalité unique. Nous sommes tous différents, comme nos enfants. Certains bébés sont plus calmes… d’autres sont plus agités et certains sont plus du type B.A.B.I. Quand je suis tombée enceinte de notre deuxième enfant, j’étais persuadée que tout serait plus facile qu’avec notre premier, car nous avions acquis une certaine expérience…

Mais finalement non! Tout était à nouveau de l’inconnu… Notre bébé était si différent de son frère et je me suis longtemps demandé ce qu’on faisait de mal pour que notre petit bout d’amour soit si irritable, exigeant, imprévisible, name it! Comment faisait-il pour dormir si peu? Heureusement, son grand frère qui avait tout juste 18 mois avait été et était toujours d’un type calme, compréhensif et dormeur!

Comment 2 enfants du même sexe, ayant les mêmes parents et le même environnement peuvent-ils être si différents? Lors du rendez-vous pour les 6 mois de coco chez notre médecin de famille -qui a elle-même 4 enfants-, j’en ai appris plus sur les B.A.B.I. J’ai reçu des conseils, de l’encouragement et un bon suivi. Ouais, mon fils était définitivement un vrai de vrai bébé aux besoins intenses.

À 9 mois, mon bébé est diagnostiqué hyperlax. On nous informe qu’il ne marchera pas avant au moins ses 2 ans, qu’il sera sans doute maladroit, qu’il risque aussi certaines blessures et que tout ça risque d’être très difficile…

Avec DES porte-bébés, du cododo, un peu beaucoup de patience et de l’acceptation, ça allait un peu mieux. Ma santé mentale également. Tranquillement, nous nous sortions la tête de l’eau et respirions plus facilement.

Notre bébé a grandi normalement avec tous ses besoins particuliers; il est très actif. Nous avons gardé confiance en lui, vu une excellente physiothérapeute pédiatrique. Notre fils a finalement marché à 11 mois… Il a maintenant 2 ans et demi. Il vit son terrible 2 intensément et est TRÈS anxieux.

Ses besoins intenses se sont transformés en désirs intenses, certaines choses sont même devenues des obsessions comme le besoin de téter. Il est toujours aussi hypersensible et imprévisible et il a son caractère bien à lui. Il est aussi très affectueux, empathique et vraiment aimant. Il nous fait vraiment craquer lorsqu’il nous entoure de ses petits bras pour nous faire un câlin ou un bisou, juste comme ça en passant. Lorsqu’il voit des petits amis tomber ou se faire de petits bobos, c’est le premier qui accourt à leur rescousse et il joue à l’adulte en demandant si ça va, il va même jusqu’à réconforter et donner un bisou. Tous ces beaux moments nous font heureusement oublier ceux qui sont plus difficiles.

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Le regard des autres était difficile à accepter, il fallait surtout éviter de comparer nos 2 enfants. Chaque parent fait ce qu’il croit le mieux pour son enfant. Accepter la réalité des autres, mais aussi la nôtre. Choisir ses combats et rester positif. Dans chaque situation, je me disais que ça pourrait être pire. Je sais que nous ne sommes pas les seuls parents qui s’ajustent à un enfant aux troubles anxieux, même si on n’entend peu parler de ce trouble pédiatrique. Nous avons donc tranquillement découvert certains petits trucs qui sont devenus des outils qui nous sauvent la vie, autant pour nous les parents que pour notre enfant…

  • Une alimentation saine et stricte (pas de sucre et aucun aliment transformé. Selon nous, c’est PRIMORDIAL (sauf peut-être lors des week-ends spéciaux ou fêtes d’anniversaire).
  • Une routine stricte (siestes et heure de coucher stables, autant à la maison qu’à l’extérieur).
  • Le préparer mentalement à la journée ou activité à venir, avec des mots positifs, des pictogrammes, des livres (oui ça prend beaucoup de temps).
  • Des exercices physiques réguliers pour le libérer des mauvaises tensions (comme par exemple la danse, le hockey, le ballon, le parc).
  • Une discipline stricte et bienveillante (ce qui est sans doute le plus difficile).
  • Le moins d’accès aux écrans possible.
  • Le laisser créer des liens affectifs et rassurants avec d’autres adultes.
  • Discuter avec l’éducatrice de notre enfant pour être toujours sur la même longueur d’onde…

À lire : 10 questions sur l’anxiété.

Avant d’avoir tous ces outils, notre vie de famille en souffrait, car le comportement de notre petit trésor si imprévisible nous affectait à un point  tel que nous n’avions plus de moments agréables ensembles. Juste le changement quant à l’alimentation s’est révélé très utile. Nous avons donc modifié la nôtre du même coup! Ah!

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Les enfants avec un tempérament intense ont besoin de beaucoup de bienveillance, de sécurité et grâce à tous les gestes des parents auprès d’eux (qui leur démontrent de l’amour chaque jour), ils apprennent à mieux contrôler leurs réactions et à reconnaître leurs émotions. En vieillissant, ils apprennent aussi à tirer profit de leur personnalité créative et sociable. Ils ne sont pas mauvais ou « malades » pour autant…

Si, malgré nos efforts, l’anxiété de notre enfant persiste ou devient trop intense et que cela devient inquiétant, c’est possible de contacter notre CLSC pour trouver des ressources. Il y a aussi le service Info-Social (8-1-1) pour parler avec un travailleur social. Également la LigneParents (1 800 361-5085) et  Première ressource -aide aux parents (1 866 329-4223). Même les amies savent se montrer à l’écoute et peuvent parfois nous transmettre des trucs merveilleux.

L’important, c’est de nous sentir supportés en tant que parents. C’est de savoir qu’il y a des personnes sur qui on peut compter et vers qui on peut se tourner pour nous confier quand la pression est trop forte…

Caroline Bérubé
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3 réflexions sur “Mon enfant est anxieux…

  1. Valérie dit :

    Bonjour Caroline
    Commebt avez-vous eu un diagnostique hyperlax? Auprès de votre médecin? J’ai des doutes pour ma fille…

    • Pascale Clavel dit :

      Bonjour Valérie, voici ce que Caroline m’a transmis comme informations : »J’ai commencé à trouver certaines de ses postures bizarres… il avait les tibias courbés vers l’intérieur, dormait en position foetale (comme plié en deux avec les pieds à la tête). Je croyais que ça passerait je ne m’en faisait vraiment pas…mais je suis allée voir l’ostéopathe qui l’avait vu à sa naissance… Et pendant le traitement, elle m’a demandé comment on vivait avec le fait qu’il était hyperlax. Je ne savais pas de quoi elle parlait. Elle m’a vraiment bien expliqué ce que c’était et le pédiatre par la suite a affirmé qu’elle était d’accord (de plus, la plupart des hyperlax sont des babi). Je suis allée voir un spécialiste en pédiatrie et il a confirmé le tout… »

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