Voyage, voyage…

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Chéri et Princesse en Bretagne…

Il est toujours un peu délicat de parler de ce que c’est que d’avoir des enfants à des gens qui n’en ont pas encore, vous ne trouvez pas ? Parce qu’on sait très bien comment on pensait la vie avant !

Et que certains commentaires de parents nous semblaient tout à fait hors proportions dans notre monde d’adultes rationnels et passionnés à la fois, bien souvent en contrôle de notre existence et bien entendu, fort mieux reposés avec notre minimum de 8 heures de sommeil par nuit. Même si j’ai déjà travaillé comme une forcenée après avoir accepté un poste aussi exigeant qu’inhumain, je n’ai jamais atteint le SEUIL.

Celui qui nous fait voir la réalité comme le personnage d’Edward Norton dans Fight Club :

« Avec l’insomnie, plus rien n’est réel. Tout devient lointain ! Tout est une copie, d’une copie, d’une copie… »  

On encore :

 » Quand on souffre d’insomnies, on n’est jamais vraiment endormi et on n’est jamais vraiment éveillé ».

Eh oui, je parle de Fight Club dans un blogue de maman, mais aux grands maux les grands moyens !

Je sais que je reviens souvent sur l’argument sommeil, mais que voulez-vous, c’est vrai que c’est intense ! En fait, ça permet de mieux comprendre nos choix de sorties, de date avec notre chéri ou de notre définition d’une soirée réussie.

Ce n’est pas qu’on est devenus plates, ce n’est pas qu’on exagère, c’est juste qu’on n’est pas suicidaires ! Mais rassurez-vous, notre facteur fun revient à mesure que nos petits monstres aspirateurs d’énergie grandissent.

Prenons les voyages, par exemple. ll semble qu’il  n’y ait pas un enfant qui réagisse de la même façon. J’ai l’impression qu’il y en a qu’on peut transporter avec nous comme des sacoches (vous voyez ce que je veux dire) alors que d’autres ont le bout des cheveux qui frisent au moindre petit changement de pression atmosphérique.

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Fatiguée, la fille ? Petits yeux de circonstance… Ah, le camouflage du bronzage…

Nous avons emmené fille chérie en France alors qu’elle avait 6 mois. Une chance qui ne passe pas deux fois dans une vie… L’avion : A+++. Le décalage horaire : a été absorbé en une semaine à peine. Les habitudes de sommeil une fois là-bas : au secours !

Elle ne dormait pas plus de 2 heures d’affilée la nuit alors que même bébé naissant, ça ne s’était jamais produit ! Après 2 mois de grande privation de sommeil, les pâtisseries mangées en quantité industrielle ne faisaient plus effet. Rendue là, même la magie des plus beaux couchers de soleil, de l’arc de triomphe et de la tour Effel n’étaient plus à même d’opérer sur ma pauvre et misérable petite personne. Pouêt, pouêt, pouêt, pouêt (decrescendo) la-grande-aventurière-qui-peut-encore-tout-faire-même-si-elle-a-eu-un-bébéBye, bye magie ! Bonjour mon lit !

Je me suis quand même posé la question suivante : ma fille aurait-elle eu ce genre de perturbations si nous étions restés à la maison ? Paraît-il qu’autour de 6 mois, survient la fameuse angoisse de séparation… Pour la maman fatiguée et épuisée que j’étais (et qui ne voulait surtout pas faire exprès pour tenter le diable en repartant le lendemain matin pour une autre escapade de globe-trotter insouciante), j’ai mis ça sur le dos de tous les changements vécus en voyage…

Reste que j’ai eu une chance inouïe de pouvoir y aller. Reste que j’ai les larmes aux yeux chaque fois que je regarde nos photos, trop heureuse d’avoir pu créer de si précieux souvenirs avec notre princesse… Et que maintenant que nous avons tous refait nos forces, on a même le goût de recommencer, mais avec tout de même plus de prudence…

Je ne pense pas que voyager soit infaisable avec des bébés ou des jeunes enfants. Je crois simplement que c’est la formule ou les destinations qui changent. Je ne ris plus de ces gens qui choisissent de faire leur voyage familial dans un tout inclus à Punta Cana plutôt que de « s’ouvrir au monde » en allant se perdre dans la brousse africaine : j’en fais maintenant partie ! Et lorsque l’appel de l’aventure se fait trop présent, je sors mon thermomètre à énergie; combien m’en reste-t-il pour faire face à l’adaptation, l’imprévu, le possible dérèglement de l’horloge interne de mon petit trésor ultra sensible que j’adore ?

Parce qu’il ne faudrait pas oublier qu’un voyage, ça se doit d’abord d’être agréable, non ? Et puis, comme me l’a souvent répété mon amie de toujours : « On a toute notre vie pour jouer au héros… ».

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Ce n’est pas mon chéri, mais je me sentais un peu beaucoup interpelée !

Pascale Clavel