Que prioriser chez les enfants ET les parents en cette période de confinement

PAR MÉLANIE RÉMILLARD, PSYCHOÉDUCATRICE À LA CLINIQUE PAS PAS

Que prioriser en cette période de confinement ? Depuis quelques jours, bien des familles doivent se réajuster tant sur l’organisation que sur les stresseurs qui découlent de la crise : incertitude financière, enfants avec des besoins particuliers, services réduits, isolement et inquiétudes multiples. Voici les besoins prioritaires à considérer tant pour les enfants que pour les parents.

1.Maintenir une routine.

En effet, les enfants ont besoin d’une routine afin de maintenir un sentiment de sécurité. Inclure des périodes de jeux à l’extérieur, d’étude et des périodes libres sans écrans pour les enfants et des périodes de travail ou de tâches pour les parents. Plutôt que de se faire un horaire strict, qui peut représenter un stress supplémentaire, je suggère de faire une liste de « périodes » et d’être flexible quant à l’ordre des choses.

2.Maintenir des relations sociales.

L’isolement est un facteur de risque important pour la détresse psychologique. À partir de 7 ans, les enfants ont besoin de se développer en entretenant. des relations sociales. Les contacts « physiques » sont interrompus, mais plusieurs plateformes informatiques sont ajustées pour les enfants (Messenger kids, Skype, …). Avant 10-12 ans, les interactions sont davantage centrées sur les activités plutôt que sur les conversations alors, voici quelques suggestions : envoyer une devinette, un défi (du type cube énergie) ou une vidéo réalisée pendant un jeu. Favoriser les contacts téléphoniques avec la famille élargie. Les enfants plus âgés sont, pour la plupart, familiers avec les contacts virtuels. Leur permettre des périodes « sociales » tout en offrant une supervision parentale. Une façon subtile de le faire est de s’intéresser à la personne à qui il s’adresse. Comment ton ami passe ses journées? Est-ce que sa famille se porte bien? Les parents devraient également se prévoir des moments pour échanger avec leur entourage. Pourquoi ne pas planifier un 8 à 9 virtuels ? (Ici, je n’indique pas un 5 à 7, car réalistement avec des enfants à la maison, c’est impossible 😉 )

3.S’offrir de la douceur et du plaisir.

Le plaisir est le meilleur remède contre le stress. Chaque journée, s’offrir une douceur personnelle, autant pour les enfants que pour les parents. C’est le temps de sortir nos jeux de société, de faire un projet brico, prendre un bain avec de la musique…

4.Donner la priorité aux priorités.

Pour plusieurs, les points de repère ont disparu. De travailleur à mère au foyer, d’enfants d’âge scolaire à la maison, diminution de revenus ou incertitudes financières, habitudes de consommation chamboulées… Lorsqu’on vit une période de crise, l’humain a tendance à vouloir faire comme « avant », ce qui génère un stress. Il est préférable de prendre un moment et dresser l’inventaire de nos priorités et de nos préoccupations. Pour chaque priorité, noter des actions nécessaires ou des pistes d’actions. Pour chaque préoccupation, noter des solutions possibles. Plusieurs ressources et organismes se sont organisées afin d’offrir du soutien. Il faut se rappeler que cette période aura une fin. 😉

Et l’apprentissage scolaire dans tout ça ???

Dans le contexte actuel, la priorité est au maintien des acquis et quoi de mieux que les tâches quotidiennes pour pratiquer la lecture, l’écriture et les mathématiques. Selon l’âge des enfants, leur proposer de faire une recette, un projet de recherche sur un sujet qui les passionne, construire une cabane d’oiseaux, écouter un film en anglais, jouer à des jeux de société… Il faut se rappeler que c’est l’ensemble du Québec qui est touché; le milieu scolaire en entier devra se réajuster. Il n’est pas réaliste de penser que la scolarisation à domicile est accessible à tous. L’apprentissage ne se limite pas au développement de nouvelles connaissances, il englobe également l’ajout et la consolidation de compétences. Un enfant qui réalise et complète une activité avec succès est un enfant qui apprend. 😉

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Mélanie Rémillard