Par Josée Godbout de Drive, leadership and coaching
« L’homme n’est pas la création des circonstances, les circonstances sont la création de l’homme ». (Benjamin Disraeli)
Si vous faites une introspection rapide, combien de fois par jour, par semaine ou par mois avez-vous l’impression, ou même la conviction, qu’une problématique soit la faute de quelqu’un d’autre ou de la situation? À quelle fréquence roulez-vous les yeux au ciel par exaspération, même légère, d’une personne ou d’une situation, parce que selon vous, telle manière de faire n’était pas la bonne? Et ainsi vous vous retrouvez victime des circonstances?
Récemment, mon amoureux me tape un peu plus sur les nerfs. Quand il me répond d’une façon que je trouve un peu brusque, je deviens rapidement irritée et parfois même exaspérée. À l’intérieur de moi, je tire la conclusion qu’il est responsable de cet état dans lequel je suis. J’ai beau savoir que je suis 100 % responsable de mon expérience et que ce ne sont ni les personnes ni les circonstances qui dirigent ce que je vis, certaines situations « me déclenchent » encore intensément!
S’installe alors un discours interne du genre : « Pas encore… Il ne se domptera jamais. Comment peut-il me faire vivre ça ?… » Pourtant mon amoureux n’est pas violent. Et en général nous sommes en mesure de nous parler, de nous expliquer et de nous comprendre rapidement. Mais récemment, on dirait que le défi est plus grand et je retombe dans la critique interne de ce qu’il est, de ce qu’il fait et surtout (et c’est là le problème) de comment il est responsable de ce que ça me fait vivre…
Avez-vous déjà utilisé la phrase suivante : « C’est de sa faute, pas de la mienne!!! » ? Je présume que oui. Comme moi. Et je sympathise avec vous (et avec moi), car de cette attitude ne ressort jamais rien de bon!
Donc comment allons-nous passer à autre chose vous et moi (si vous vous sentez concernées)? Nous allons reprendre la responsabilité de ce que nous vivons. Pleinement. Et juste ça risque de faire une différence si vous choisissez de le faire avec tout votre cœur et votre conscience. Sans critique, ni pour l’autre, ni pour vous-mêmes. Car parfois, quand une femme prend conscience et arrête de critiquer l’autre, elle retourne la critique vers elle… et c’est loin d’être mieux!
Par où commencer? Par ce que nous venons de faire. En prendre conscience, SANS le retourner contre soi. Commençons, comme dans Ho’oponopono, par voir que c’est en pensant que l’autre « me déclenche », que « JE suis déclenchée ». L’autre ne me déclenche pas.
Pour moi, reprendre la responsabilité, et donc être l’influenceur principal, le leader de ce que je vis, c’est d’avoir le courage et l’humilité de commencer par revenir en moi.
JE suis déclenchée.
JE vis cette expérience.
JE pourrais choisir autre chose.
Alors pourquoi est-ce que je ne le fais pas? Parce que j’ai avantage à ne pas le faire. Parce que de me sentir victime de cette personne ou de cette situation me permet de ne pas passer à l’action ou de ne pas faire les choses autrement. Ou encore, ça me permet de continuer d’être le bourreau de moi-même ou de l’autre et, consciemment ou inconsciemment, d’en tirer satisfaction. Et oui, je sais, c’est incroyable. Tant et aussi longtemps que je me sens victime, et donc non responsable, je ne peux rien changer.
Dans l’exemple de mon amoureux, je me sens victime de son impatience. Juste en écrivant ce mot, je porte un jugement. Je vais donc rectifier le tir en modifiant mon interprétation. Je me sens victime de ses gestes et de ses paroles que, MOI, j’interprète comme de l’impatience, et qui réveille chez moi un souvenir, ou une blessure en lien avec la situation.
Ho’oponopono enseigne que lorsqu’un souvenir est déclenché dans le subconscient, la personne se met à entendre, parler, agir, voir à travers le filtre du souvenir déclenché. On perd alors le contact avec la réalité. Ma réalité est déformée, et je l’interprète à travers ce filtre de la mémoire ou de la blessure.
Donc dans ma situation avec mon amoureux, la première étape est de voir que c’est moi qui ai interprété ses gestes et ses paroles comme de l’impatience et de reconnaître aussi qu’à ce moment, ce n’était pas du tout ce dont j’avais besoin. Je me donne de l’empathie pour ce que j’ai vécu. Je reviens à moi. Je reprends ma responsabilité de prendre soin de moi. Au lieu de tenir l’autre en otage par mon interprétation, et consacrer mon énergie à lui en vouloir, je prends cette même énergie et je la redirige vers moi. J’ai alors l’énergie de m’accorder de l’empathie et de prendre le temps de connecter avec la partie de moi qui a été blessée PAR L’INTERPRÉTATION que j’ai faite.
De plus, comment pouvait-il savoir ce que je vivais, si je ne lui communique pas autrement qu’à travers ce filtre? Est-ce que j’avais pris le temps de communiquer mon réel besoin? Et si oui, l’avais-je fait sans accusations, sans blâme, sans exigences et en respectant sa liberté de choix? Avais-je pris la pleine responsabilité de nommer ce qui était important pour moi? Pas dans le comment, mais dans le sentiment que je portais? Non. J’avais manqué de clarté, et je n’avais pas été l’influenceure principale de la situation.
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Maintenant, comment puis-je corriger la situation? Et bien je viens de le faire en partie. J’ai repris le leadership, la responsabilité, la capacité d’influencer ce que je vis, comment j’interprète les choses et surtout ce que je fais avec tout ça. La prochaine étape est de faire la paix en moi avec cette situation, et de solidifier la responsabilité que je viens de reprendre avant d’aller vers l’autre. Quand je sens que j’ai pleinement repris le leadership de moi-même, et que cette paix a eu le temps de se propager en moi ET que je me suis donné amplement d’empathie, à ce moment, je peux considérer retourner vers l’autre si j’en ressens le besoin et lui expliquer pour corriger la situation.
Parfois, il est suffisant de faire cette démarche uniquement pour soi et en soi, et de faire confiance que si j’ai repris la responsabilité, ça peut aussi aider l’autre à le faire, tout en me souvenant que l’autre est aussi responsable de sa propre expérience de vie.
Plusieurs de ces notions sont des rappels. Mon mental les connaît. Mais quand je suis « déclenchée », ce n’est plus le mental qui prend le dessus, c’est l’émotif. Plus je me rappelle ces notions, plus elles s’inscrivent en moi et plus facilement je peux passer de la contrariété à la paix… et redevenir un leader paisible dans ma propre vie!
Avez-vous des questions ? Aimeriez-vous approfondir certaines notions ? n’hésitez pas à intervenir en commentaires !
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C’est dans l’air du temps …
De plus, comment pouvait-il savoir ce que je vivais, si je ne lui communique pas autrement qu’à travers ce filtre? Est-ce que j’avais pris le temps de communiquer mon réel besoin? Et si oui, l’avais-je fait sans accusations, sans blâme, sans exigences et en respectant sa liberté de choix? Avais-je pris la pleine responsabilité de nommer ce qui était important pour moi?
Osberver sans juger. Effectivement, après une bonne et sérieuse introspection, si nécessaire avec l’aide d’une personne compétente, il convient, si ce comportement est dangereux pour notre relation, émotivement ou physiquement, de s’affirmer et de mettre un terme a une situation récurrente et répétitive en informant l’autre que nous n’acceptons plus ce comportement a partir de maintenant. Et s’y tenir.