Procrastination, quand tu nous tiens…

Par Josée Godbout de Drive leadership and coaching

De la conciliation travail-famille…

La force de l’intention

Mini-bilan : un outil pour une grande satisfaction (et pour éviter le chaos)

C’était lundi matin, moment parfait pour faire le point. Comme je le fais souvent dans mon rituel d’écriture, j’ai pris le temps d’observer ce qui se passe dans ma vie.

J’ai constaté qu’avec ma fille, ce n’était pas tout à fait aussi fluide que je le souhaitais, et j’avais l’impression qu’elle n’était pas tout à fait coopérative.

J’ai alors refait la liste de ce qui est le PLUS important pour moi. Ma relation avec ma fille arrivait en premier. Je me suis ensuite questionnée pour voir si dans ma liste de tâches et de priorités quotidiennes, mes choix concrets allaient en concordance avec ce que je venais de reconfirmer comme étant le plus important pour moi. Et je me suis rendu compte que… pas tout à fait. Je dis que c’est le plus important, pourtant certains de mes gestes ne témoignent pas de cette valeur. J’ai alors re-clarifié mon intention, et je me suis donné l’objectif d’être plus présente et d’agir en cohérence avec cet engagement. J’ai changé quelques petites choses, comme réveiller ma fille un peu plus tôt le matin et lui proposer de venir marcher avec moi autour du petit lac avant de commencer notre journée.

Les changements concrets n’étaient pas si majeurs, par contre, cette intention de présence a eu un impact évident sur cette relation qui est si importante pour moi.

Et vous savez quoi? Je suis certaine que ma fille le ressent, car depuis ce moment, elle est plus détendue, plus coopérative, plus présente. Et j’en souris d’aise!!! Nous avons passé une semaine magnifique.

Prendre l’habitude de se poser les bonnes questions

Ce genre de mini-bilan est utile pour vérifier où sont nos priorités.

Que ce soit pour l’alimentation, l’équilibre travail-famille, les engagements face à des tâches spécifiques; on peut dire et écrire que quelque chose est important pour nous, mais…

  • est-ce que nos gestes sont en cohérence avec ces affirmations?
  • en sommes-nous vraiment convaincus?
  • est-ce que nous respectons ces engagements envers nous-mêmes, envers les autres?

La réponse est très souvent… « Pas toujours. »

Si on constate ce décalage entre nos priorités et nos gestes, voici les questions à se poser :

  • Est-ce que j’ai VRAIMENT pris le temps de regarder ce qui faisait du sens et ce qui est le plus important pour moi?
  • Est-ce que cet engagement peut être réalisé dans le délai que j’ai promis (à moi ou aux autres)?
  • Est-ce que je me suis donné TOUS les moyens pour y arriver ou est-ce que je me suis laissée tomber en cours de route?
  • Est-ce que j’ai revisité mon engagement et est-ce que j’ai renégocié en fonction des constats faits avec moi-même, et avec les personnes concernées?

Prenons un exemple concret :

Si je dis que je veux mieux manger, mais que je ne semble pas réussir à changer mes habitudes… Est-ce que c’est parce que ce n’est pas si important pour moi? Ou parce que je ne sais pas vraiment comment faire? Est-ce que c’est parce qu’au fond, je n’ai pas réellement fait le choix de laisser aller certains aliments pour en privilégier de plus sains? Et « plus sains », mais selon qui au juste? Est-ce que je le fais pour avoir bonne conscience ou parce que c’est vraiment important pour moi? Si ce désir de mieux manger est réellement présent, est-ce que je suis prêt à en faire un engagement? Et si oui, suis-je prêt à faire les démarches nécessaires pour honorer cet engagement et être intègre avec moi-même? De pleinement vivre les bénéfices potentiels d’être : plus fier de moi, me sentir mieux dans mon corps, dans ma tête, dans mes vêtements?

Toutes ces questions s’appliquent également à l’équilibre travail-famille, à l’effort au travail, aux relations, etc.

Une fois qu’on a compris que notre objectif est valide, ancré dans notre intégrité avec nous-mêmes et atteignable dans le délai qu’on s’est fixé… si les étapes ne se déroulent pas comme souhaitées, on est peut-être pris dans une habitude de procrastination. 😉

Et vous?… Procrastinez-vous?

 Premièrement, qu’est-ce que ça veut dire la procrastination?

Wikipédia dit : La procrastination (du latin pro « en avant » et crastinus « du lendemain ») est une tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.

En remettant à plus tard, on repousse l’atteinte de nos objectifs, on est déçu et on peut aller jusqu’à se culpabiliser. Dans un prochain article, je vous parlerai d’une liste qui peut être un bon support pour définir la source du problème qui n’a pas été adressée.

Mais revenons à cette fameuse procrastination… 😉

Quelles en sont les causes possibles?

  1. On ne sait pas par où commencer.

Difficile d’établir le début d’une tâche ou d’un projet si la toute première étape est floue.

Il peut alors s’agir d’une ou l’autre de ces scénarios :

  • Mes attentes en lien avec cette tâche ou ce projet ne sont pas claires.
  • Les bénéfices potentiels ne sont pas identifiés ou écrits.
  • Je n’ai pas tant d’intérêts que ça pour cette tâche ou ce projet.
  • Je n’ai pas osé le voir ou le nommer.
  • J’ai oublié par où commencer ce genre de tâche ou projet.
  • Il me manque des compétences ou de l’expertise pour le mener à bien.

Dans tous ces cas, il faut commencer par VRAIMENT regarder ce qui fait qu’on ne débute pas notre projet.

La chose à faire dans ces moments? Prévoir un premier 10 minutes pour écrire pourquoi on ne débute pas le projet et ce qui est dans notre chemin pour y arriver.

Parfois, l’obstacle peut être surmonté tout simplement en s’assoyant pour se poser cette question. Au bout des 10 minutes, on peut parfois déjà être prêt à entamer notre projet, car il devient évident que le frein était simplement de prétexter ne pas savoir par où commencer.

  1. On est maman ET/OU entrepreneur ET/OU on a un TDAH (ou les trois! Comme moi!)

Quand on est maman, entrepreneure et que le TDAH pointe sur notre tableau de bord (de façon légère ou prononcée, avec un diagnostic ou pas) notre capacité à régler des urgences devient très prononcée.

L’avantage, c’est que nous pouvons faire face à toute situation et en sortir vivantes!

Et même parfois ou très souvent, gagnantes.

 Le désavantage, c’est que par ces stratégies, nous garantissons un succès immédiat, et en plus, une sécrétion d’endorphine, de cortisol et d’adrénaline ce qui nous donne un « high »… 😉

  1. Notre motivation est nourrie par l’urgence

J’ai donc remarqué chez moi et autour de moi que quand vient le temps de planifier un projet à plus long terme ou maintenir nos efforts lors d’un projet qui n’a pas une portée immédiate, la satisfaction est retardée et donc la motivation est moins forte. L’instantanéité de se sentir bien d’avoir accompli quelque chose n’est pas aussi intense… Est-ce que ça vous parle? Je suis curieuse…

Récemment, j’essaie de nouveau de fonctionner dans cet état d’esprit et de débuter par les tâches qui me pèsent le plus. Ça fonctionne par période, et puis ça glisse et ça fonctionne moins bien.

Ce que je fais, et que je vous encourage à faire : Je me vois glisser, je me ramène, et je me ré-engage.

  1. On est simplement (et constamment) interrompu ou distrait!

 Saviez-vous que pour une personne (avec ou sans TDAH), les interruptions au travail représentent plus ou moins deux heures de notre horaire de travail? Soit environ 28% ? Et ce, quotidiennement!

Cette statistique est surprenante, et elle explique en partie pourquoi nous pouvons nous sentir si débordés et dépassés jour après jour.

Pour faire face à cette réalité, il faut d’abord s’observer, tenter d’être intègre et solidaire envers soi. Voici un exercice d’introspection à faire quand on est interrompu et distrait et que ça nuit à l’atteinte de nos objectifs :

  • Avez-vous VRAIMENT pris conscience de ce qui vous distrait? OU vous laissez-vous distraire maintenant par habitude, en vous disant que c’est normal et que vous allez vous reprendre?
  • Avez-vous déjà pris le temps de faire la liste des distractions récurrentes qui vous empêchent d’avancer comme vous le souhaiteriez, et avez-vous fait une recherche pour leur trouver des antidotes?

En passant, le 25 mars est la journée mondiale de la procrastination!

Pour ma part, je n’ai pas envie de souligner en célébrant cet état de fait qu’est ma tendance sporadique à la procrastination. J’ai beaucoup d’idées et je peux entamer et abattre beaucoup de travail en peu de temps, et ça me pousse parfois à devoir remettre à plus tard certaines choses.

Je souhaite toutefois souligner cette journée pour remettre à l’honneur le fait d’en être pleinement consciente, et de refaire constamment le choix de faire les choses autrement. Profiter de cette journée pour renouveler mon engagement à fonctionner sur autre chose que l’adrénaline. Pour oser devancer les échéanciers que je me donne en demandant aussi l’aide nécessaire à le faire

Bibliographie :

Le 25 mars est la « journée mondiale de la procrastination » lancée en 2010 par David d’Équainville, fondateur de la maison d’édition Anabet5,6.

http://reflexionssurlechemin.blogspot.com/2011/07/1-la-disciplineretarder-la-satisfaction.html

 

Josée Godbout