Mon enfant ne veut plus aller à la garderie…

Par Jessica Rousseau de MamanÉducatrucs

En général, les enfants prennent plaisir à aller à la garderie. Ils y retrouvent leurs amis et y réalisent des tonnes d’activités stimulantes dans un environnement pensé pour eux. Sauf que, par moment, certains refusent carrément d’y aller ou, soudainement, hésitent à y retourner.

Comprendre la cause de son refus

Vous connaissez votre enfant mieux que quiconque. Il est temps de décoder ce qui se cache derrière ce refus, car évidemment, il vous communique un malaise.

Pour un enfant, ce qui peut nous sembler banal comme adulte ne l’est pas pour autant pour lui. Un événement, si vite oublié par d’autres, pourrait l’affecter suffisamment et entretenir des appréhensions quant à son envie de retourner à la garderie.

Pistes de réflexion :

  • A-t-il été témoin d’un ami qui en a tapé un autre? A-t-il peur?
  • S’est-il réveillé pendant la sieste alors que son éducatrice habituelle était en pause? Est-il inquiet?
  • S’est-il fait mal sans le dire? Est-il trop gêné pour exprimer ses besoins?
  • S’est-il fait bousculer? Se croit-il en sécurité?
  • S’est-il fait refuser de jouer avec d’autres amis? Ressent-il du rejet?
  • Des réparations sont en cours et des étrangers circulent dans l’établissement. Est-il dérangé par les bruits, les gens?
  • Le personnel a-t-il changé?
  • Est-il sensible aux pleurs des bébés?
  • A-t-il peur du noir à l’heure de la sieste?
  • Manque-t-il de stimulations? Est-il plus avancé que les autres?
  • Est-il en retard des autres? Ressent-il qu’il est moins bon?
  • Est-ce que le comportement est difficile à la maison? Et le comportement de la fratrie? Rechercherait-il de l’attention?
  • A-t-il vécu des changements familiaux? Séparation? Horaire?
  • Est-ce que maman est à la maison avec le nouveau bébé? Est-il jaloux?
  • A-t-il eu plusieurs absences et le retour est difficile? Il désire conserver sa routine à la maison?

Parler sans forcer

Faites votre enquête en étant à l’écoute, en le faisant parler, en posant des questions, mais ne l’étouffez pas à force d’insister. Il deviendra encore plus « muet ».

Si votre enfant est fermé, discutez avec l’éducatrice des réactions de votre enfant.

Vérifiez s’il y a eu des changements quelconques, un événement, des hypothèses, etc.

Planifiez une stratégie pour le sécuriser en fonction de son malaise.

  • un temps de pause juste pour lui dans le tipi
  • une responsabilité pour aider l’éducatrice
  • être le chef de file pour les sorties
  • dormir près de la porte
  • manger près d’un ami calme
  • mettre un time timer avant l’arrivée de papa
  • être placé en équipe pour les activités de table
  • avoir une routine visuelle des événements de la journée

Le milieu et les pairs

Bien sûr, vous devriez avoir confiance en votre milieu et le personnel qui y travaille.

Il n’en reste pas moins qu’en cas de doute, ce sera le premier point à valider. Votre enfant est-il bien traité par les responsables et ses pairs. Parlez avec d’autres parents.

S’il s’avère que des faits observables indiquent que le milieu est négligent ou violent, retirez votre enfant et signalez-le. En l’absence de faits, suivez votre instinct. 😉

S’il s’avère qu’un enfant turbulent soit craint par les autres (mord, tape, etc.), parlez avec les responsables et validez que des moyens sont mis en place pour intervenir avec l’enfant en question.

Ceci étant dit, on ne s’affole pas… Un enfant qui mord et tape est un comportement assez fréquent et souvent passager. Compte tenu de la tranche d’âge 0-5 ans, il faut faire preuve de tolérance. Mais, il est important d’aider son enfant à s’affirmer et à demander de l’aide.

Écouter, sans tirer de conclusions hâtives

Sans l’intention de mentir, il n’est pas rare qu’un enfant va rapporter une situation (chicane, réprimandes, etc.) en négligeant plusieurs éléments. Il est courant que les enfants fabulent. 🙂 Ils amplifient les détails, en ajoutent, etc. C’est un comportement de leur âge.

Il en va de même lorsque l’enfant rapporte des anecdotes vécues à la maison et que le personnel prend soin de « tempérer » les propos de l’enfant, sans tout prendre au pied de la lettre.

En effet, il serait tentant d’accuser le petit ami qui a bousculé ou l’éducatrice qui a appliqué une conséquence, mais il faut d’abord avoir un regard plus objectif. Est-ce que le petit ami a poussé parce qu’il s’est fait volé son jouet? Est-ce que l’éducatrice a appliqué une conséquence à la suite de nombreux avertissements?

Il sera sage d’écouter son enfant et de faire le tour de la situation. On s’assurera de l’aider à trouver des solutions pour une prochaine fois sans pour autant prendre un parti pris.

Il vaudra mieux lui montrer qu’on reconnaît ses sentiments et lui fournir des moyens qui lui permettront de mieux gérer ce qu’il vit, même en notre absence.

Besoin de vacances

Malgré que l’enfant aime fréquenter la garderie, il se peut qu’il ait juste besoin de repos.

Passer plus de temps en famille et ralentir le rythme est un besoin vécu par l’adulte, mais aussi par les enfants. Cependant, les enfants y mettent plus difficilement des mots. Ils pourront le manifester en étant plus fatigués, plus irritables, moins motivés, en ayant moins d’appétit, moins d’entrain, etc.

La relation avec son éducatrice

Il en va de soi que chaque enfant a sa personnalité et il est parfois possible que la compatibilité avec l’éducatrice soit moins bonne.

Un enfant timide peut se sentir intimidé par un adulte plus directif.

Un enfant affectueux peut se sentir plus anxieux avec un adulte peu démonstratif.

Un enfant turbulent peut se sentir pris en « grippe » par un adulte encadrant.

Attitudes à privilégier :

  • Parlez avec son enfant.
  • Trouvez la cause de son malaise.
  • Mettre en place des moyens qui l’aideront.
  • Travailler en collaboration avec le personnel.
  • Éviter de le retirer de la garderie et de renforcer son malaise, à moins d’un motif significatif.

Retour à la maison

Sachant que votre enfant vit une période plus difficile à la garderie, prenez soin de lui offrir votre écoute sans mettre toute l’emphase sur ce qu’il a pu trouver difficile. Ça aura, parfois, l’effet de renforcer ses peurs plutôt que de les apaiser.

Mettez l’accent sur les moyens qu’il a employés pour gérer la situation tels que ses bons gestes, son courage, etc.

Jessica, MamanÉducatrucs xx

Jessica Rousseau